cac 40
Phase de rattrapage spectaculaire
Depuis la fin septembre, les places financières ont évolué de manière erratique, pris en étau entre une saison de résultats plutôt encourageante et un environnement politique et géopolitique difficile.

Depuis la fin septembre, les places financières ont évolué de manière erratique, pris en étau entre une saison de résultats plutôt encourageante et un environnement politique et géopolitique difficile.
En Europe, la dynamique s’est raffermie ces derniers jours : Paris a nettement surperformé, regagnant du terrain grâce à la détente du risque politique, après l’échec des motions de censure visant le gouvernement Lecornu. Le CAC 40, revenu à proximité de ses sommets historiques, a ainsi profité de la réévaluation fulgurante du luxe, LVMH en tête, et d’un courant d’achats plus large, alimenté par la perspective de baisses de taux aux États-Unis. En toile de fond, les taux européens se détendent, contribuant également à cette embellie.
À Wall Street, le tableau est plus contrasté. Le S&P 500 et le Nasdaq restent tenus par les valeurs technologiques, les semi-conducteurs et une demande toujours avide pour l’IA, quand bien même les niveaux de valorisation s’envolent.
Mais l’élan a été freiné début octobre par le retour des craintes au sujet de la stabilité financière des banques régionales américaines : dépréciations chez Zions, soupçon de fraude chez Western Alliance… ce qui a ravivé les craintes du risque systémique.
Parallèlement, la saga commerciale entre la Chine et les États-Unis se poursuit, engendrant une hausse de la volatilité en fonction des annonces du président américain.
À l’heure actuelle, malgré la persistance du shutdown, lequel accentue le manque de visibilité sur la macroéconomie, l’appétit pour le risque semble néanmoins intact, avec la perspective d’une baisse de taux à la fin du mois par la Fed et des publications qui rassurent.
À ce stade précoce, seulement 12 % des entreprises du S&P 500 ont publié leurs résultats pour le troisième trimestre mais 86 % d’entre elles ont affiché un bénéfice net par action supérieur aux estimations. Au total, les entreprises publient des bénéfices supérieurs de 5,9 % aux attentes et les bonnes surprises proviennent du secteur financier, compensant partiellement les révisions à la baisse des estimations pour les entreprises du secteur de la santé. Selon le consensus Factset, les sociétés du S&P 500 devraient afficher une hausse de 8,5 % des bénéfices au T3 (contre 7,9 % fin septembre). Les anticipations semblent par ailleurs particulièrement optimistes pour les 3 trimestres qui suivent, avec respectivement 7,5 %, 11,9 % et 12,8 %.
À court terme, la saison des résultats, la trajectoire désinflationniste américaine et l’agenda tarifaire détermineront vraisemblablement si le mouvement en cours s’installe durablement ou si le marché a été résolument trop optimiste, faisant fi des nombreux problèmes ambiants.
Concernant le CAC 40, ce dernier a fortement rebondi ces dernières semaines et évolue désormais à quelques encablures de ses records absolus.
Sur un mois, c’est clairement le secteur du luxe qui tire son épingle du jeu. Kering engrange 21,1 %, LVMH 19,9 %, Essilor 14,7 %, ArcelorMittal 11,1 %, STM 10,7 % tandis que Michelin perd 12,2 %, BNP Paribas 10,2 %, Société Générale 7,8 %, Euronext 4,5 % et Saint Gobain 3,6 %.
D’un point de vue graphique, la dynamique est positive sur toutes les échelles de temps, le CAC 40 étant à quelques points de ses plus hauts historiques. La zone de cours actuelle devrait néanmoins être déterminante. Le franchissement des 8 259 points libérerait un nouveau potentiel d’appréciation en direction des 8 400 points.
En cas d’échec, on pourrait assister à des prises de bénéfices légitimes qui pourraient rapidement ramener l’indice vers les 7 920/7 890 points.
Les niveaux actuels des indices, de part et d’autre de l’Atlantique, incitent à la prudence car la volatilité pourrait resurgir à tout moment.
Laurent Polsinelli
Responsable indices et produits dérivés
© 2025 zonebourse.com, 20 octobre 2025
Malgré le Shutdown américain et des tensions commerciales persistantes entre la Chine et les États-Unis, l’indice Dow Jones ne montre pas de signe de faiblesse et se maintient à quelques encablures de ses records historiques. À court terme, la dynamique ne sera pas remise en cause tant que l’indice demeure au-dessus des 45 350 points, niveau correspondant à sa moyenne mobile à 20 semaines. Sous ce niveau, il faudrait s’attendre à quelques prises de bénéfices en direction des 43 890 points. LP, 20/10/2025
Les bonnes publications des valeurs technologiques, l’engouement persistant pour l’IA et la perspective de nouvelles baisses de taux de la part de la Fed permettent au Nasdaq100 de se maintenir sur ses plus hauts, malgré des niveaux de valorisation élevés. On maintiendra pour le moment un biais haussier tant que l’indice demeure au-dessus des 2 340 points, zone de convergence avec la moyenne mobile à 20 semaines. LP, 20/10/2025
Le Nikkei poursuit sa course aux records ces dernières semaines, porté par l’amélioration des perspectives économiques chinoises, la perspective de nouvelles baisses de taux aux États-Unis et le maintien du statu quo de la Banque du Japon. L’indice flirte désormais avec le seuil psychologique des 50 000 points et seul un retour sous les 42 580 points viendrait remettre en cause l’optimisme ambiant. Il faudra alors s’attendre à des prises de bénéfices plus marquées en direction des 39 560 points. LP, 20/10/2025
