Le 17 octobre dernier, les marchés mondiaux ont vacillé, secoués par la fragilité des banques régionales aux États-Unis. Après des semaines marquées par des valorisations tendues, un parfum de bulle autour de l’IA et la paralysie de l’administration fédérale, la chute brutale de Zions Bancorporation et Western Alliance a ravivé le spectre d’une crise financière, plus de deux ans après la faillite de Silicon Valley Bank.

Zions a chuté de 13 % après avoir annoncé une perte de 50 millions de dollars sur deux prêts en Californie, tandis que Western Alliance a plongé de 11 %, pénalisée par une procédure judiciaire pour fraude présumée visant l’un de ses emprunteurs. Ces annonces ont déclenché une vague de ventes, entraînant un recul marqué des marchés américains, asiatiques et européens, avec le secteur bancaire en première ligne.

Face à cette incertitude, les investisseurs se sont rués vers les actifs refuges : l’Or a atteint un sommet historique à 4 380,79 dollars l’once, sa meilleure semaine depuis 2008, et les rendements obligataires américains ont touché un plus bas de trois ans, signe que le marché anticipe plusieurs baisses de taux de la Fed d’ici la fin de l’année.

Mais abaisser les taux alors que l’inflation s’établit à 3 %, que l’impact des droits de douane sur les prix commence à se faire sentir et que l’administration fédérale est paralysée par un shutdown, pourrait n’être qu’un avant-goût de ce qui attend les marchés lorsque Donald Trump nommera son propre président de la Fed dans quelques mois. Pour l’heure, si les analystes jugent les risques « isolés », le climat reste électrique.

Pourtant, après la panique initiale, un frémissement d’apaisement est apparu : les contrats à terme sur actions américaines se sont stabilisés, signe que les investisseurs veulent croire à un retour au calme – au moins temporaire.

Matthieu Frézouls
Société Générale Produits de Bourse, 20 octobre 2025

Sources : Reuters, Zonebourse