cac 40

L’Euphorie post Trump retombe un peu

Wall Street a inscrit de nouveaux records historiques le 11 novembre dernier, saluant l’accès pour la seconde fois de Donald Trump à la Maison Blanche.

Bien que le retour aux affaires du milliardaire soit perçu comme positif pour l’économie américaine, il est également source d’inquiétudes pour le reste du monde. Les espoirs d’envolée des indices se sont ainsi heurtés à quelques vents contraires ces derniers jours et les grands indices creusent donc leurs écarts.

Dans un contexte où les doutes s’accumulent déjà au sujet de l’économie et la demande chinoise, en l’absence de véritable stimulus budgétaire, la politique que devrait mener le nouveau président américain incite les opérateurs à poursuivre leurs arbitrages en faveur de Wall Street. Les dégagements se sont ainsi intensifiés en Europe ces dernières séances, avec la perspective d’un relèvement des barrières douanières vis-à-vis de la Chine et de l’Europe.

La politique du nouveau président américain pourrait également avoir des impacts inflationnistes majeurs, dans une configuration baisse des taxes / hausse des barrières douanières, remettant ainsi en question le scénario de baisses de taux l’année prochaine aux États-Unis.

La banque centrale américaine a d’ailleurs l’air assez mal à l’aise, elle qui vient à peine de lancer son cycle de baisse des taux directeurs. Les deux-tiers du marché pensent toujours que la Fed va réduire ses taux de 25 points de base en décembre, mais les paris sont beaucoup plus aléatoires à partir de janvier 2025. Jerome Powell a récemment souligné la vigueur de l’économie américaine, inégalée actuellement, et l’absence d’urgence pour la Fed de réduire ses taux rapidement, compte tenu aussi d’une inflation qui montre quelques signes de résilience. L’indice des prix à la consommation progresse de 2,6 % sur un an (2,4 % le mois dernier) et les prix à l’importation de 0,3 % (contre -0,4 % précédemment).

À cela s’ajoutent des niveaux de valorisation élevés pour les actions américaines. Le S&P 500 se paie en moyenne 22,5 fois les résultats attendus dans un an, bien au-delà de la moyenne sur 5 ans (19,6 selon FactSet) alors que les actions européennes se paient en moyenne 13,5 fois les résultats attendus l’année prochaine. L’écart est historique et reflète, en partie, l’idée que le vieux continent sera malmené pendant le mandat républicain à la Maison Blanche.

Les résultats pour le troisième trimestre ont par ailleurs été mitigés et si certains titres tirent leur épingle du jeu, bon nombre ont davantage été prudents et lourdement sanctionnés en bourse.

L’heure reste donc à la prudence sur les niveaux actuels. La faiblesse des places européennes constatée depuis de nombreuses semaines pourrait encore s’intensifier en cas de prises de bénéfices plus marquées à Wall Street.

D’un point de vue graphique, le CAC 40 fait preuve de fébrilité et s’inscrit désormais en baisse de près de 4 % depuis le début de l’année, alors que le S&P 500 gagne 23 % et le Nasdaq 100 plus de 21 %.

Sur un mois, peu de composantes de l’indice parisien gagnent du terrain. Société Générale s’adjuge 9,3 %, ArcelorMittal 7,4 %, Saint Gobain 5,8 % et Essilor Luxottica 5,2 %. Les replis sont d’ailleurs de plus grande ampleur. Eurofins décroche de 19,3 %, Cap Gemini perd 16,4 %, Vivendi 15,4 %, Edenred 14,8 %, Pernod Ricard 14,8 %, L’Oréal 13,1 % et Sanofi 9,8 %.

Graphiquement, la tendance est baissière en données journalières sous les 7 500 points, zone de convergence des moyennes mobiles à 50 et 100 jours. L’indice teste depuis plusieurs séances la zone des 7 200 points. Ce niveau devra contenir les velléités baissières sous peine d’une poursuite des dégagements en direction des 7 130 points puis 7 030/6 986 points.

Laurent Polsinelli
Responsable indices et produits dérivés

© 2024 zonebourse.com, 19 novembre 2024

CAC 40

Source : Les données chiffrées macroéconomiques proviennent de Bloomberg. Cours au 15 novembre 2024.
Les données relatives aux performances passées ont trait à des périodes passées et ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. Ceci est valable également pour ce qui est des données historiques de marché.

LES AUTRES INDICES

Dow Jones

Après avoir inscrit un nouveau record absolu à 44 486 points le 11 novembre, en réaction à la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, le Dow Jones marque une pause, rattrapé par les craintes d’un ralentissement du rythme des baisses de taux aux États-Unis. En données hebdomadaires, la dynamique haussière ne sera pas dégradée tant que l’indice demeure au-dessus de la zone des 42 000 points. Sous ce niveau, il faudrait, en effet, s’attendre à une consolidation plus marquée en direction des 40 000 points.  LP, 19/11/2024

Cours au 15 novembre 2024

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME

Nasdaq 100

Tout comme son homologue américain, le Nasdaq 100 a profité de la victoire de D. Trump pour inscrire de nouveaux plus hauts, portés par les Sept Magnifiques et notamment l’envolée de Tesla. Une phase de consolidation horizontale se met désormais en place. Il faudra suivre de près la sortie de la zone des 20000/21117 points pour mettre à profit une poursuite du mouvement en direction des 22000 points ou au contraire des dégagements plus prononcés qui pourraient ramener l’indice vers les 18 420 points.  LP, 19/11/2024

Cours au 15 novembre 2024

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME

Nikkei 225

Malgré les récents records américains, l’indice Nikkei reste enfermé dans une étroite fourchette de cotation depuis fin septembre, dans la zone des 37 900/39 830 points, tiraillés entre des résultats mitigés, les craintes sur la croissance chinoise et la perspective de nouvelles hausses des taux par la Banque du Japon. On attendra la sortie de ce range pour agir et ainsi viser un retour sur les 41 190 points ou au contraire des prises de bénéfices en direction des 36 390/35 025 points.  LP, 19/11/2024

Cours au 18 novembre 2024

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME