ÉDITO

KNOWNS ET UNKNOWNS DE TRUMP 2.0

En 2002, Donald Rumsfeld, alors ministre de la Défense américain, articulait les concepts de « known knowns », « known unknowns » et « unknown unknowns »… En d’autres termes et respectivement ce que l’on sait, ce que l’on sait ne pas savoir et ce que l’on ne sait pas ne pas savoir. Dans un article publié sur le site www.privatebanking.societegenerale.com, Clémentine Galles, Chef économiste et Stratégiste Société Générale Private Banking et Yvan Mamalet, Senior Economiste et Stratégiste Société Générale, font l’état des lieux du début de la seconde présidence Trump en termes de knowns knowns (immigration, budget, énergie) et de knowns unknowns (droits de douane notamment).

Les « known knowns », tout d’abord… Trump a signé plusieurs décrets dès son investiture, offrant ainsi les premières « known knowns » :

Sur l’immigration : fermeture des frontières, remise en cause du droit du sol, droit d’asile et reconduites aux frontières plus strictes.

Sur la politique énergétique : sortie de l’accord de Paris sur le climat, abandon de mesures pro-environnement et exhortation à augmenter la production d’hydrocarbures (« drill, baby drill »).

Sur la politique budgétaire : création d’un ministère chargé de réduire les dépenses (confié à Elon Musk), gel des recrutements et licenciements. Le Congrès discutera d’une baisse de l’impôt sur les sociétés et de l’extension de celles de 2017.

Les premières mesures (et la sortie de l’Organisation Mondiale de la Santé) confirment la stratégie America First de l’administration Trump. Celles sur l’énergie devraient renforcer la part prépondérante des États-Unis dans la production de pétrole mondiale (et limiter la hausse de son prix). Elles contribueront aussi au ralentissement de l’effort mondial de lutte contre le réchauffement climatique. Enfin, en réduisant les flux migratoires, les mesures sur l’immigration seraient sources de tensions sur le marché du travail et donc d’inflation.

Les « Known unknowns », ensuite : l’ampleur de l’impact des mesures sur l’immigration constitue la première « known unknown », liée aux incertitudes quant à leur mise en place et à une possible intensification. Ce que l’on sait, néanmoins, c’est que depuis 2017 (1er mandat de Trump), plus de 5 millions d’immigrés ont intégré la population active (emploi ou chômage), expliquant 55 % de la hausse de la population active. Ces mesures pourraient ainsi remettre en cause à la fois la forte croissance de l’économie américaine et le processus de désinflation. La deuxième grande « known unknown » tient dans la politique commerciale : Trump a annoncé son intention d’imposer des droits de douane sur le Canada, le Mexique et de nouveaux sur la Chine et l’Union Européenne. Mais difficile de savoir si cela relève d’une stratégie de négociation ou la première étape d’une longue liste de mesures protectionnistes…

(la suite en libre accès sur le site www.privatebanking.societegenerale.com)

Thibaud Renoult
Société Générale Produits de Bourse, 18 février 2025

“Celles sur l’énergie devraient renforcer la part prépondérante des États-Unis dans la production de pétrole mondiale.”

STRIKE 265

CHIFFRES CLÉS

500 milliards

C’est la baisse en dollars qu’a connu le 27 janvier 2025 le cours de l’action Nvidia. Le cours de l’action du géant technologique a alors diminué d’un montant supérieur à la capitalisation totale du groupe LVMH !
Source : Reuters

3

C’est le nombre d’années durant lesquelles l’Allemagne aura affiché une croissance négative, si c’est encore le cas en 2025. L’hypothèse est alimentée par les répercussions du conflit en Ukraine et de la dépendance persistante du pays à l’énergie.
Source : Bloomberg

13

C’est le nombre de jours consécutifs durant lesquels le prix du café arabica a atteint des niveaux records, culminant à 4,0680 $ la livre le 10 février 2025.
Source : Zonebourse