À l’orée du dernier trimestre, la configuration hésitante de la parité euro/dollar a laissé place à une accélération notoire, au-delà du niveau symbolique des 1,20 USD. Ce parcours gagnant émane d’un faisceau d’éléments convergents. En premier lieu la faiblesse du dollar. En effet, le billet vert subit une pression historique sur le marché des changes, mouvement entraîné par le double déficit américain. Une balance commerciale qui se creuse, avec la consommation américaine dopée par des aides fédérales et un déficit budgétaire entretenu par ces mêmes mesures de soutien, auxquelles se rajoute une altération des rentrées fiscales.

L’évolution ascendante de la parité majeure a également trouvé de la force dans la monnaie unique, cette dernière profitant de l’arrivée d’une solution sanitaire qui, par ailleurs, a permis un puissant rattrapage du segment « cyclique ». L’euro possède la caractéristique de se comporter positivement avec les espérances de reprise économique sur 2021. Les récentes annonces de la Banque centrale européenne prouvent la volonté de l’institution suprême d’assouplir davantage sa politique monétaire afin de favoriser la relance après une nouvelle contraction de l’économie au quatrième trimestre.

Lorsque l’on se penche sur le comportement graphique, il apparaît clairement que la tendance reste positive sur une base hebdomadaire au-dessus de la zone longuement travaillée ces derniers mois à 1,16 USD. En maintenant ce momentum, la parité pourrait rejoindre une cible testée en 2018 vers 1,25 USD. Une extension qui pourrait trouver des obstacles car la BCE surveille tout ça du bout de sa lorgnette.

Patrick Rejaunier
© 2020 zonebourse.com, 18 décembre 2020