cac 40

cac 40® Wall Street laisse l’Europe sur place

Un océan sépare les États-Unis et l’Europe. Sur les marchés, cet écart se retrouve dans les performances du mois écoulé. Wall Street enchaîne les records chaque semaine quand l’Europe patine : sur un mois, le S&P 500 gagne 3,5 % quand l’EuroStoxx 50 perd presque 1 %.

Un décrochage que l’on doit en partie à la France et à l’annonce fin août par François Bayrou de l’organisation d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale, qui a replongé le pays dans l’instabilité politique. Comme tout le monde pouvait s’y attendre, François Bayrou a perdu ce vote, entraînant la chute de son gouvernement. Depuis, Sébastien Lecornu a été nommé pour lui succéder. Mais l’équation est toujours la même : faire voter un budget qui permet de réduire le déficit… dans une Assemblée divisée en trois blocs.

Pendant ce temps, les États-Unis ne s’embarrassent pas de considérations politiques. Une seule chose compte outre-Atlantique : l’intelligence artificielle. Cette thématique continue de porter les indices américains, malgré des valorisations qui rappellent la bulle de l’an 2000. Le mois de septembre restera d’ailleurs marqué par l’émergence d’un nouveau champion de l’IA : Oracle, dont la capitalisation a augmenté de 244 milliards de dollars sur une seule séance. Quand le marché prend conscience qu’il est peut-être passé à côté d’un gagnant de l’IA, « l’ajustement » est brutal.

Résultat, Wall Street a distancé l’Europe en 2025. Les indices européens qui, pourtant, avaient démarré l’année en fanfare, portés par la hausse des budgets militaires et la perspective d’une relance budgétaire en Allemagne. À l’issue du premier trimestre, l’écart de performance avec Wall Street était même historique.

Nous avons l’impression d’avoir vu ce film plusieurs fois : un bon départ des actions européennes, toutes les bonnes raisons pour les acheter, un narratif qui se met en place sur la thématique « cette fois c’est l’année de l’Europe »… et Wall Street qui écrase tout à la fin. Sur les 10 dernières années, le Stoxx 600 n’a battu le S&P 500 qu’à une seule reprise. C’était en 2022, année de correction marquée pour tous les indices.

Avec la récente baisse de taux de la Fed et les anticipations de nouveaux assouplissements monétaires d’ici la fin de l’année, les indices américains semblent encore bien positionnés à l’approche d’un dernier trimestre généralement positif pour les actions.

Concernant le CAC 40, ses composantes ont connu des parcours très disparates sur le dernier mois glissant. Kering s’envole de 19,6 %, Schneider Electric s’adjuge 9,1 %, Legrand 8,5 %, Airbus 8,2 %, Thalès 7,6 %, STMicroelectronics et Renault 4,9 %. En revanche, Edenred décroche de 23 %, Pernod Ricard cède 13,5 %, Sanofi et L’Oréal 8,7 %, Vinci 8,6 % et Accor 8,3 %.

D’un point de vue graphique, la configuration de l’indice parisien n’a pas du tout évolué. L’indice reste enfermé depuis le mois de mai au sein du range 7 546/7 969 points, testant successivement les deux bornes. L’instabilité politique française et la dégradation de la note souveraine devraient entre autres maintenir l’indice sous pression dans les prochaines semaines. Il nous paraît donc difficile que le CAC 40 puisse s’installer durablement au-delà des 8 000 points. Nous maintenons ainsi un biais baissier d’autant que les valorisations américaines sont assez élevées et que la saison des trimestriels approche à grands pas.

À l’heure actuelle, les analystes s’attendent à une croissance de 7.7 % des bénéfices des sociétés du S&P 500 pour le T3, selon le consensus Factset. Ces chiffres apparaissent plus optimistes puisque la croissance des bénéfices était anticipée à 7.2 % fin juin. Des déceptions au sujet de ces publications ou sur les perspectives des sociétés pourraient donc engendrer quelques prises de bénéfices des deux côtés de l’Atlantique.

Antoine Alves d’Oliveira
Responsable indices et produits dérivés

© 2025 zonebourse.com, 23 septembre 2025

CAC 40

Source : Les données chiffrées macroéconomiques proviennent de Bloomberg. Cours au 22 septembre 2025.
Les données relatives aux performances passées ont trait à des périodes passées et ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. Ceci est valable également pour ce qui est des données historiques de marché.

LES AUTRES INDICES

Dow Jones

L’indice Dow Jones vient d’aligner quatre semaines consécutives de progression, porté par la baisse de taux de la Réserve fédérale et les anticipations de nouveaux assouplissements monétaires d’ici la fin de l’année. La dynamique demeure clairement haussière, l’indice ayant pris plus de 26 % depuis son plus bas de début avril. En données hebdomadaires, aucun signe de faiblesse à prévoir tant que le Dow Jones se maintient au-dessus des 43 588 points.  AAO, 23/09/2025

Cours au 22 septembre 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME

Nasdaq 100

L’engouement pour l’IA a repris de plus belle, permettant au Nasdaq 100 de rattraper son retard du printemps. L’indice des valeurs technologiques enchaîne désormais les records historiques et enregistre ainsi une performance de près de 18 % depuis le début de l’année, soit quatre points de mieux que le S&P 500. La tendance est positive sur toutes les échelles de temps et seul un retour sous les 23 850/24 000 points constituerait une première indication négative.  AAO, 23/09/2025

Cours au 22 septembre 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME

Nikkei 225

Porté par les records de Wall-Street et la faiblesse persistante du yen, le Nikkei réalise une année remarquable et enchaîne les records historiques. L’indice japonais enregistre une performance de 14 % depuis le 1er janvier et se rapproche désormais du seuil symbolique des 46 000 points. L’indice pourrait prochainement marquer une pause alors que la Banque du Japon envisage de relever progressivement ses taux d’intérêt. La dynamique ne sera toutefois pas remise en cause tant que les 44 000 points sont préservés.  AAO, 23/09/20255

Cours au 22 septembre 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME