Si vous ne connaissiez pas Wirecard, vous avez sûrement dû découvrir cette société en une des journaux économiques ces dernières semaines. Wirecard est une entreprise allemande spécialisée dans la technologie des services financiers. Leader mondial, ses activités sont principalement la production de cartes de crédit, le traitement des transactions ainsi que des services de gestion des risques pour ses clients. Après un premier semestre en dents de scie, le cours de Bourse de la compagnie a volé en éclat le 18 juin 2020 après l’annonce d’un quatrième report de la publication de ses résultats.

Il semblerait que les auditeurs d’Ernst & Young ne parviennent toujours pas à certifier les comptes de la compagnie dont la fiabilité est sévèrement ébranlée. C’est plus d’un quart du bilan consolidé environ qui pose question, soit 1.9 milliard d’euros. Des éléments volontairement trompeurs pourraient avoir été soumis au cabinet d’audit afin de gonfler artificiellement les bénéfices. Le management de Wirecard a tenté de rassurer pour regagner la confiance des marchés, ce qui était loin d’être aisé… Il y a quelques mois le Financial Times tirait déjà la sonnette d’alarme sur la comptabilité de l’entreprise.

L’action de Wirecard a plongé de plus de 67 % le jour de la publication de ce communiqué jusqu’à descendre sous le seuil psychologique des 20 euros, bien loin donc des 140 euros de mi-avril. (Source : Bloomberg). Quelques jours plus tard le couperet tombe et la société demande l’ouverture d’une procédure de dépôt de bilan le 25 juin. La Bourse de Francfort a suspendu la cotation du titre quelques minutes avant l’annonce, enregistrant une baisse de 90 % de la valeur de l’action depuis le report de bilan. Nul doute maintenant que les dirigeants de l’entreprise ainsi que les précédents auditeurs de ses comptes vont devoir clarifier les choses et qu’une longue enquête va commencer.

Léa Jézéquel
Société Générale Produits de Bourse, 25 juin 2020

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