L’ANALYSE

And the winner is…

Vous avez probablement tous en tête la façon dont les médias dévoilent l’identité du vainqueur d’une élection présidentielle en France. Vous savez, cet affichage progressif de l’image du lauréat au soir du vote. Le temps suspend son vol pendant une ou deux secondes. Aux États-Unis, ce moment n’aura probablement pas lieu à l’issue du scrutin présidentiel prévu début novembre 2020. En tout cas pas tout de suite. Même si Joe Biden conserve de l’avance dans les sondages, l’élection risque d’être âprement disputée. On voit même fleurir depuis quelques jours dans la presse anglo-saxonne des articles très documentés sous forme de « What if ». Par exemple, « que se passerait-il s’il fallait plusieurs semaines pour départager les candidats ? » ou même « et si Donald Trump refusait de concéder une défaite ? ».

Comme souvent, les marchés et les intervenants financiers redoutent bien plus l’incertitude que l’identité du prochain Président des États-Unis. D’ailleurs, à y regarder de plus près, la couleur de POTUS (The President Of The United States) est-elle réellement importante ? En fait, la réponse est « oui », mais pas dans le sens que l’on pense généralement. Depuis 1947, les États-Unis ont connu une croissance annuelle moyenne plus rapide sous les présidents Démocrates que sous les administrations Républicaines. La démonstration vaut même en excluant la crise des subprimes et celle de la Covid-19 (qui ont eu lieu sous présidence Républicaine). Cette domination se confirme et s’accroît au niveau boursier : le rendement réel annuel moyen net d’inflation du S&P500 s’établit à 10,8 % pendant les administrations Démocrates et n’atteint que 5,6 % avec les Républicains (6,1 % en excluant les deux dernières crises). Par conséquent, statistiquement, un Président Démocrate semble être un meilleur choix pour Wall Street.

Mais revenons à la période de flottement actuelle. En matière d’incertitudes, nous risquons d’être servis avant la date du scrutin, voire au-delà vous l’aurez compris. Et ce ne sont pas les indicateurs, les sondages, les estimations et les modèles algorithmiques qui vont rassurer les investisseurs, vaccinés par les ratés majuscules des prévisionnistes ces dernières années. Cela sera source de volatilité, à n’en pas douter. Et bien évidemment d’opportunités… quelle que soit l’identité du prochain locataire de la Maison Blanche.

Patrick Rejaunier
© 2020 zonebourse.com, 18 septembre 2020

PATRICK REJAUNIER

“Comme souvent, les marchés et les intervenants financiers redoutent bien plus l’incertitude que l’identité du prochain Président des États-Unis.”

CHIFFRES CLÉS

73 Mds€

La BCE accorde 73 milliards d’euros d’assouplissement réglementaire aux banques dans les « circonstances exceptionnelles » liées à la pandémie du Covid-19.
Source : Reuters

+975,81 %

C’est la performance du titre SnowFlake depuis son introduction en Bourse. L’entreprise fondée par deux français, se place en spécialiste de la gestion de données dématérialisée. Elle constitue l’une des plus grosses introductions au New York Stock Exchange en 2020.
Source : Reuters

10

C’est le nombre de millions d’habitants en Azerbaïdjan qui pourront bientôt être équipés en 4G. Nokia a annoncé avoir étendu les installations 4G de l’opérateur mobile local Azercell Telecom sur plus de 1 400 sites à travers le pays.
Source : ZoneBourse