NEWS
BCE, le statu quo devient la norme
Le 18 décembre, la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux inchangés pour la quatrième fois consécutive, confirmant une posture prudente face à une économie européenne plus robuste que prévu. Après huit baisses entre juin 2024 et juin 2025, le taux directeur reste fixé à 2 %, niveau jugé neutre car il ne stimule pas l’économie mais ne la freine pas non plus.
Ce choix contraste avec les décisions récentes des autres grandes banques centrales. La Fed a abaissé son taux directeur pour la troisième fois consécutive, désormais à 3,50 % – 3,75 %, tout en annonçant la fin du resserrement quantitatif. La Banque d’Angleterre, de son côté, a réduit son taux à 3,75 %, confortée par une baisse de l’inflation au Royaume-Uni. La BCE, elle, estime que sa politique monétaire reste « bien positionnée » et refuse toute trajectoire prédéfinie, comme l’a rappelé Christine Lagarde.
Pourquoi ce statu quo ? Parce que les fondamentaux européens se sont améliorés : la croissance attendue pour 2026 a été relevée à 1,2 %, contre 1 % précédemment, et l’inflation devrait atteindre 1,9 %, légèrement au-dessus des estimations antérieures. La BCE prévoit même une stabilisation des prix à 2 % à moyen terme, horizon 2028. Ces projections renforcent l’idée qu’aucune action immédiate n’est nécessaire.
Pour autant, le débat reste ouvert. Les « faucons » du Conseil, comme Isabel Schnabel, évoquent déjà une possible hausse des taux en 2026, si l’inflation dépasse durablement l’objectif. À l’inverse, une appréciation trop forte de l’euro face au dollar – déjà +13 % cette année – pourrait relancer la discussion sur des baisses pour soutenir les exportations.
En résumé, la BCE joue la prudence dans un contexte où la Fed et la Banque d’Angleterre assouplissent leur politique. Chaque décision sera guidée par les données, réunion après réunion. Pour l’instant, le statu quo s’impose comme le scénario central pour 2026.
Matthieu Frézouls
Société Générale Produits de Bourse, 23 décembre 2025
Sources : Zonebourse, Bloomberg
STRIKE 274
CHIFFRES CLÉS
C’est en points le niveau record atteint par le S&P 500 le 11 décembre à la clôture. Ce rebond a été porté par la décision de la Fed de mettre fin au resserrement quantitatif, de réviser à la hausse ses prévisions de croissance et de réduire son taux directeur à 3,50 – 3,75 %.
Source : Zonebourse
C’est en milliards de dollars la valorisation qu’OpenAI viserait lors de sa prochaine levée de fonds. Le créateur de ChatGPT espère lever jusqu’à 100 milliards, soit une hausse de 50 % par rapport à sa valorisation d’octobre estimée à 500 milliards.
Source : Reuters
C’est la chute enregistrée par le cours de l’action Oracle depuis son plus haut du 10 septembre. Le groupe, engagé dans un pivot stratégique vers le cloud et l’IA, cristallise les inquiétudes des investisseurs face aux retards dans ses projets de centres de données et au retrait de partenaires financiers comme Blue Owl.
Source : Bloomberg


