CAC 40

cac 40® Dans la tourmente avec le secteur bancaire

La situation s’est nettement dégradée sur les places financières depuis les records de début mars, l’aversion au risque ayant brusquement resurgi aux États-Unis et en Europe, avec les déboires et la faillite de plusieurs établissements bancaires.

Jusque-là, soutenus par les espoirs d’un ralentissement du rythme de remontée des taux, avec le léger tassement des pressions inflationnistes, les indices ont récemment corrigé et continuent de faire preuve de nervosité. Les récents soubresauts dans le secteur bancaire, de part et d’autre de l’Atlantique, ont en effet incité bon nombres d’opérateurs à des dégagements massifs, de peur d’un effet en chaîne et de la contagion à l’ensemble des établissements. En cause, la faillite de trois banques américaines, Silicon Valley Bank (SVB), Silvergate et Signature ainsi que les déboires rencontrés par First Republic Bank et Crédit Suisse.

Onze grandes banques américaines ont réagi dans l’urgence en injectant 30 milliards de dollars de dépôts dans First Republic Bank, afin de rassurer les clients sur la santé du système bancaire, tandis que la Banque Nationale Suisse est venue au sauvetage de Crédit Suisse en lui accordant un prêt de 50 milliards de francs, avant qu’elle ne soit finalement rachetée par UBS.

Bien que la situation demeure très préoccupante, les banques centrales sont à la rescousse. La Fed, la Banque d’Angleterre, la Banque du Canada, la Banque centrale européenne, la Banque du Japon, la Banque nationale suisse ayant annoncé qu’elles procéderaient à des adjudications quotidiennes en dollars afin d’assurer un accès aux liquidités à l’échelle mondiale, le but étant de rassurer et d’apaiser les inquiétudes actuelles.

Outre les craintes grandissantes de récession, l’attention devrait rester focalisée sur l’évolution des politiques monétaires des banques centrales, les opérateurs anticipant désormais un changement de cap de la part de la Fed, afin de ne pas déstabiliser davantage un système financier dans la tourmente. La réunion du 22 mars devrait déboucher sur une hausse de 25 points de base et les commentaires de Jerome Powell sur les perspectives de la Fed seront suivis de près.

La semaine dernière, la BCE avait quant à elle procédé à un nouveau  resserrement monétaire de 50 points de base, compte tenu des pressions inflationnistes persistantes (8,5 % en février en zone euro). Elle est restée plus évasive sur la trajectoire future, même si d’autres hausses de taux restent d’actualité.

D’un point de vue technique, après son nouveau record absolu à 7 401 points début mars, le CAC 40 a amorcé un mouvement de consolidation, cédant 600 points sur les 10 dernières séances. Ce dernier demeure néanmoins en hausse de plus de 8 % depuis le premier janvier, toujours soutenu par le ralentissement de l’inflation et la perspective d’un pic prochain des taux d’intérêt.

Sur un mois, ce sont bien évidemment les valeurs bancaires qui paient le plus lourd tribut. Société Générale décroche de plus de 24 %, BNP Paribas de près de 20 %. Renault cède 16,2 %, Crédit Agricole 14,4 % et Alstom 13 %. Les valeurs défensives sont en revanche recherchées, à l’image de Danone (+5,3 %), Pernod Ricard (+2,8 %) ou encore Thalès (+1,6 %) et Dassault Systèmes (+1,1 %) qui profite de la perspective d’un arrêt des hausses de taux, à l’instar des technologiques américaines.

En données hebdomadaires, la tendance se dégrade légèrement, le CAC 40 revenant à grande vitesse sur sa moyenne mobile à 20 semaines. À plus court terme, la dynamique est désormais baissière sous les 7 200 points, zone de convergence des moyennes mobiles à 20 et 50 jours. La zone des 6 760/6 800 points devra désormais engendrer une réaction positive sous peine d’une poursuite de la correction en cours en direction des 6 580 points voire 6 440 points. La volatilité actuelle des places financières incite à la prudence, d’autant plus après le parcours exceptionnel du début d’année mais un retour sur ces zones basses permettrait de revenir à l’achat à moindre risque. 

Laurent Polsinelli
Responsable indices et produits dérivés
© 2023 zonebourse.com, 20 mars 2023

CAC 40

Données chiffrées Euronext. Cours au 17 mars 2023.

AVERTISSEMENT : la rubrique « Analyse Zone Bourse » comprend la diffusion sans aucune modification des articles rédactionnels (analyses techniques, analyses fondamentales, notes de recherche), des analyses graphiques et des recommandations d’investissement à caractère général (ci-après désignées collectivement “les informations”) produites par la société Surperformance SAS, éditrice du site Internet Zonebourse.com. Les informations de cette rubrique représentent une communication à caractère promotionnel et n’ont notamment pas été élaborées conformément à toutes les dispositions réglementaires visant à promouvoir l’indépendance des analyses financières.

les autres indices

Dow Jones

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Le Dow Jones a poursuivi son mouvement de consolidation ces dernières semaines, rattrapé par les déboires du secteur bancaire des deux côtés de l’Atlantique, et ce malgré les espoirs d’une Fed moins agressive dans sa politique monétaire après la récente décélération de l’inflation. La zone des 31 261 points devra désormais engendrer une réaction haussière sous peine d’une poursuite des dégagements en direction des 29 888/30 000 points.  LP, 20/03/2023

Nasdaq 100

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Les récentes faillites de certains établissements bancaires aux États-Unis et la défiance du secteur en Europe ont favorisé l’engouement acheteur des opérateurs pour les valeurs technologiques ces dernières semaines ; d’autant plus avec la perspective d’une prochaine pause des resserrements monétaires. À court terme, on suivra désormais la sortie des 11 750/12 600 points pour agir.  LP, 20/03/2023

Nikkei

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Dans le sillage des États Unis et l’Europe, le Nikkei a corrigé sur les dernières séquences hebdomadaires, rattrapé par la crise du secteur bancaire et les craintes de récession après des statistiques confirmant le ralentissement économique. En données hebdomadaires, les oscillations perdurent au sein du range 25 937/28 283 points et seule la sortie de cette zone d’indécision permettra de renouer avec une dynamique affirmée.  LP, 20/03/2023