cac 40

De la haute voltige

Après leur point bas de début avril, en réaction à l’annonce de droits de douane massifs « réciproques », les places financières ont violemment rebondi suite à la suspension de ces mêmes droits.

Wall Street en a profité pour repasser dans le vert depuis le début de l’année. Le NASDAQ 100 a repris près de 30 % depuis le 7 avril, le S&P 500 plus de 23 % et le Dow Jones plus de 16 %. L’Europe n’est pas en reste, avec un rebond de plus de 29 % pour le DAX ou 21 % pour l’IBEX (et une succession de records), près de 19 % pour le STOXX EUROPE 600 ou encore 17 % pour le CAC 40.

Qu’il semble loin ce 7 avril alors que les investisseurs se préparaient à l’entrée en vigueur des droits de douane réciproques, au moment même où l’administration Trump se montrait prête à renverser la table, quitte à envoyer les marchés actions à la cave. Finalement, c’est le marché obligataire qui a sonné la sonnette d’alarme, avec l’envolée des Treasuries. Si l’on rajoute la pression des grands patrons, le président américain a rapidement fait volte-face et annoncé une pause de 90 jours. Celle-ci a été suivie par un accord avec le Royaume-Uni et une trêve provisoire avec la Chine, les droits de douane ayant été ramenés à 30 % sur les produits chinois (contre 145 %) et à 10 % sur les produits américains (contre 125 %), le temps de poursuivre les négociations. Le rebond des marchés a également été soutenu par la saison des résultats qui touche désormais à sa fin. Plus de 90 % des sociétés du S&P 500 ont dévoilé leurs chiffres et 78 % d’entre elles ont dévoilé des bénéfices nets par action supérieurs de 8,5 % en moyenne aux estimations. Le taux de croissance des bénéfices au premier trimestre devrait ainsi s’établir à +13,4 % selon le consensus Factset (contre 7,1 % fin mars). Malgré ces éléments positifs, l’ampleur du rebond peut paraître impressionnante. Toutes les pertes ont été effacées comme si la politique commerciale américaine n’avait provoqué aucun dégât. Ce n’est évidemment pas le cas… La confiance des ménages et des entreprises est entamée, les chaines d’approvisionnement sont perturbées, et surtout, les droits de douane sont toujours au plus haut depuis un siècle. À date, le taux effectif de droits de douane aux États-Unis est estimé par l’Université de Yale à 17,8 % (contre 2,4 % avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche). Il est difficile d’imaginer que tout cela sera neutre sur la croissance et donc sur les bénéfices des entreprises. Les dernières statistiques confirment d’ailleurs un net ralentissement de l’économie américaine (PIB en baisse de 0,3 % au T1) et malgré une poursuite de la décrue de l’inflation, la tâche de la Fed reste compliquée. Elle devrait patienter encore avant de procéder à de nouvelles baisses de taux.

Entre le devenir incertain des droits de douane et la dégradation récente de la note des États-Unis de Aaa à Aa1 par Moody’s, il conviendra donc de rester prudents après la récente envolée des marchés.

Graphiquement, le CAC 40 a repris plus de 1 100 points en ligne droite et conserve ainsi une dynamique positive sur les différentes échelles de temps.

Parmi ses composantes, certaines enregistrent de très belles performances. Sur un mois glissant, STM s’adjuge 27 %, Stellantis 24,7 %, Société Générale 24 %, Accor 21 %, Safran 20 %, Airbus 19,7 %, Cap Gemini 18,7 %, Renault 17,2 %. Seule Edenred perd 13,7 %.

En données hebdomadaires, l’indice parisien reste enfermé au sein du range 7 104/8 219 points.

Sur un horizon de temps plus court, la tendance restera haussière au-dessus des 7 700 points, zone de convergence avec les moyennes mobiles à 20 et 50 jours. Il conviendra donc de surveiller la sortie des 7 700/7 900 points pour agir.

Une sortie par le haut serait de bon augure pour un retour vers les records du début d’année. Dans le cas contraire, sous les 7 700 points, on devrait assister à l’amorce d’une nouvelle phase de consolidation, avec dans cette hypothèse, un premier objectif baissier majeur fixé vers 7 500 points.

Laurent Polsinelli
Responsable indices et produits dérivés

© 2025 zonebourse.com, 19 mai 2025

CAC 40

Source : Les données chiffrées macroéconomiques proviennent de Bloomberg. Cours au 19 mai 2025.
Les données relatives aux performances passées ont trait à des périodes passées et ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. Ceci est valable également pour ce qui est des données historiques de marché.

LES AUTRES INDICES

Dow Jones

Saluant la détente des rendements obligataires et l’accalmie au sujet de la guerre commerciale, l’indice Dow Jones a fortement rebondi depuis début avril, revenant par ailleurs à l’équilibre depuis le 1er janvier. En données hebdomadaires, il faudra désormais déborder la zone des 42 275/43 000 points pour poursuivre le mouvement de rattrapage en direction des records du début de l’année. La reprise ne sera pas remise en question tant que l’indice demeure au-dessus des 41 250 points.  LP, 19/05/2025

Cours au 16 mai 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME

Nasdaq 100

Suite à la suspension de 90 jours des droits de douane réciproques, le Nasdaq 100 vient, quant à lui, d’enregistrer un rebond de près de 30 %. L’indice des valeurs technologiques évolue ainsi à 4 % de ses records absolus malgré les craintes de ralentissement économique de l’économie américaine et la dégradation de la note du pays par Moody’s. En données hebdomadaires, les plus hauts restent en ligne de mire et seule une rechute sous les 20 060 points mettrait à mal ce scénario.  LP, 19/05/2025

Cours au 16 mai 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME

Nikkei 225

Le Nikkei a lui aussi pâti des annonces sur les tarifs douaniers et peine à rebondir de manière aussi significative que l’Europe ou Wall Street. L’indice japonais reste en baisse de plus de 6 % depuis le début de l’année et évolue à proximité de la zone charnière des 37 914 points. Il faudra désormais s’affranchir de cette résistance pour espérer prochainement renouer avec les 4 325/41 190 points.  LP, 19/05/2025

Cours au 19 mai 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME