cac 40

Entre conflit commercial et tensions géopolitiques

Après un rebond de forte ampleur suite à la suspension pour 90 jours des droits de douane annoncés par Donald Trump, les places européennes ont amorcé un mouvement de consolidation au mois de mai, rattrapées par le bras de fer entre la Chine et les États-Unis sur le front du commerce puis par la menace d’une imposition de 50 % des produits européens.

Les opérateurs restent crispés à l’approche de la date fatidique du 9 juillet, date à laquelle les droits de douane sont censés entrer en vigueur pour la plupart des pays. Pour la Chine, la pause prendra fin le 12 août. D’ici là, ces échéances pourraient être repoussées, tandis que d’autres rebondissements pourraient intervenir, d’autant que le risque géopolitique est venu s’ajouter à l’équation.

Israël s’est, en effet, attaqué aux installations nucléaires iraniennes et aux usines de missiles balistiques dans la nuit du 12 au 13 juin dernier, afin d’empêcher Téhéran d’obtenir l’arme nucléaire. La situation s’est immédiatement envenimée avec la riposte de l’Iran ; les États-Unis se sont ensuite greffés au conflit en bombardant les trois sites nucléaires clefs. Cette implication américaine représente une escalade majeure mais les marchés n’ont que peu réagi depuis le début du conflit. Si le pétrole a bondi de plus de 20 %, les autres classes d’actifs enregistrent pour le moment des mouvements limités, signe que les opérateurs misent davantage sur un apaisement de la situation.

Dans les semaines à venir, cette phase de nervosité devrait néanmoins évoluer avec une volatilité accrue. L’économie mondiale montre des signaux de ralentissement, que ce soit en Chine, aux États-Unis ou en Europe. Les banques centrales semblent par ailleurs disposées à attendre davantage avant de procéder à de nouveaux assouplissements monétaires, l’inflation devrait repartir provisoirement à la hausse avec les barrières tarifaires et les trimestriels vont bientôt commencer des deux côtés de l’Atlantique.

Concernant la saison des résultats trimestriels qui doit débuter mi-juillet, les analystes ont largement revu à la baisse leurs prévisions pour le second trimestre. Les sociétés du S&P 500 devraient ainsi afficher une croissance des bénéfices de l’ordre de 4,9 % selon le consensus Factset, alors qu’ils étaient attendus en hausse de 9,3 % fin mars. Cela représenterait la plus faible croissance enregistrée depuis fin 2023. En cause, des niveaux de valorisation qui restent élevés (PER du S&P 500 à 21.6x contre une moyenne à 5 ans de 19,9x) et les inquiétudes concernant les tarifs douaniers, lesquels devraient avoir un impact significatif sur l’inflation et la consommation.

Il conviendra donc de rester prudents à l’approche de ces rendez-vous majeurs, d’autant plus avec l’intensification des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

D’un point de vue graphique, le CAC 40 consolide depuis son point haut du 20 mai.

Parmi ses composantes, peu progressent en un mois. STM s’adjuge 15 %, Total 9 %, Airbus 5,8 %, Eurofins 5,1 % et Engie 4 % tandis que Renault décroche de 19,3 %, Téléperformance cède 14,1 %, Sanofi 9,6 %, Dassault Systèmes et Stellantis 8,1 %, Edenred 7,2 % et LVMH 6,9 %.

En données hebdomadaires, le range 7 104/8 219 points reste d’actualité pour le CAC 40, l’indice ayant successivement testé les deux bornes.

À plus court terme, la configuration se dégrade légèrement. On maintiendra donc pour le moment un biais vendeur dans une logique de prudence, avec les 7 400 points comme premier objectif, voire 7 285 points par extension.

Un retour dans cette zone de cours serait l’occasion de revenir progressivement à l’achat avec un meilleur timing.

Laurent Polsinelli
Responsable indices et produits dérivés

© 2025 zonebourse.com, 23 juin 2025

CAC 40

Source : Les données chiffrées macroéconomiques proviennent de Bloomberg. Cours au 23 juin 2025.
Les données relatives aux performances passées ont trait à des périodes passées et ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. Ceci est valable également pour ce qui est des données historiques de marché.

LES AUTRES INDICES

Dow Jones

Les récentes turbulences commerciales ou les tensions géopolitiques au Moyen-Orient n’ont en rien dégradé la configuration graphique de l’indice Dow Jones, lequel demeure en phase de reprise depuis début avril. En données hebdomadaires, l’indice se maintient au sein du range 38 315/44 910 points, avec une volatilité qui s’est réduite ces derniers jours. Il faudra attendre le débordement des 42 990 points pour espérer renouer avec les points hauts. Dans le cas contraire, sous les 41 250 points, on pourra tabler sur un retour vers les 40 000 points.   LP, 23/06/2025

Cours au 23 juin 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME

Nasdaq 100

À l’approche de la saison des résultats trimestriels, l’indice Nasdaq 100 revient à quelques encablures de ses records, éludant la géopolitique et les craintes liées à la politique protectionniste de Donald Trump. La réaction de l’indice dans la zone des 22 115 points devra donc être déterminante. Son franchissement libérerait un nouveau potentiel d’appréciation en direction des 23 000 points. En cas d’échec, on pourrait assister à des prises de bénéfices qui ramèneraient rapidement l’indice vers les 20 000 points.  LP, 23/06/2025

Cours au 23 juin 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME

Nikkei 225

À l’image de Wall Street, l’indice japonais affiche une certaine sérénité depuis quelques semaines et ne donne aucun signe de faiblesse. La consolidation horizontale perdure depuis 2024, l’indice Nikkei demeurant dans la zone des 33 662/41 190 points. La préservation des niveaux actuels serait de bon augure pour une poursuite de la reprise en cours en direction des 41 190 points.  LP, 23/06/2025

Cours au 23 juin 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME