CAC 40

Cap sur 2024 après une cascade de records

L’année est en passe de finir en fanfare avec une cascade de records pour les places financières tandis que l’inflation se résorbe peu à peu des deux côtés de l’Atlantique. Le cycle de resserrement monétaire semble bel et bien terminé et après plusieurs statu quo des banques centrales, 2024 devrait être sous le signe de baisses de taux.

L’appétit pour le risque s’est ainsi nettement intensifié depuis novembre, sans la moindre pause, et la perspective d’une croissance des bénéfices des sociétés pour les deux premiers trimestres 2024 pourrait constituer un catalyseur supplémentaire à ce mouvement, même si le T4 2023 devrait s’avérer plus difficile que prévu. Les dernières statistiques américaines ont globalement rassuré, confortant le ralentissement de l’inflation et l’atterrissage en douceur de l’économie qui reste clairement robuste.

Le taux de chômage retombe à 3,7 % avec 199K créations d’emplois hors agricole (150K le mois dernier), la production industrielle est en hausse de 0,2 % (-0,9 % précédemment) et les indicateurs d’activité (indices PMI) sont de bonne facture. Jerome Powell a par ailleurs ouvert la voie à des baisses de taux l’année prochaine lors de sa conférence de presse de décembre, après la publication d’un indice des prix à la consommation à +3,1 % aux États-Unis (contre 3,2 % précédemment). 3 baisses de 25 points de base pourraient intervenir l’année prochaine, même si le marché en anticipe pour le moment le double, malgré un indice CPI (hors alimentation et énergie) encore à +4 % en rythme annuel. La première diminution du loyer de l’argent devrait intervenir dès le mois de mars (probabilité de 65 %), à moins que les données macroéconomiques du début d’année viennent contrecarrer ce scénario.

Parallèlement, en zone euro, l’activité continue de ralentir, à l’image des indices Flash PMI manufacturier et services ressortis à respectivement 44,2 et 48,1. La production industrielle recule de 0,7 %, le PIB de 0,1 % au T3 et même si l’indice des prix à la consommation est tombé à 2,4 % en rythme annuel en novembre, la présidente de la BCE a évoqué que les baisses de taux n’étaient pour l’instant pas dans les discussions. La dégradation des données macroéconomiques pourrait néanmoins précipiter cette décision.

Concernant les sociétés, les craintes d’un éventuel ralentissement économique ont poussé les analystes à revoir à la baisse leurs prévisions pour le S&P 500 au quatrième trimestre 2023. Après une croissance de 4,9 % des bénéfices au T3, elle devrait s’établir à seulement 2,4 % pour ce dernier trimestre de l’année. L’année 2024 devrait en revanche connaître une croissance des bénéfices à 2 chiffres, de l’ordre de 11,8 % selon le consensus Factset. Ils devraient notamment progresser de 6,8 % au premier trimestre, puis de 10,8 % au second, portés notamment par les technologiques et la santé qui bénéficieront des politiques monétaires plus accommodantes.

D’un point de vue graphique, le CAC 40 suit une dynamique positive sur les différentes échelles de temps, ce dernier ayant repris quasi 13 % entre son point bas du 23 octobre dernier et le record absolu du 14 décembre à 7 653,99 points.

Concernant ses composantes, ne serait-ce que depuis début novembre, certaines d’entre elles connaissent des parcours exceptionnels. Unibail s’adjuge plus de 42 %, STM plus de 29 %, Saint Gobain 28 %, Schneider Electric près de 25 %, Stellantis 21,5 %, ArcelorMittal 21 %… et seuls quelques titres restent à la traîne, comme Alstom (-4,9 %), Axa (-4,8 %), Thalès (-2,5 %) ou encore Total (-1 %).

Techniquement, la tendance est haussière en données journalières au-dessus de la zone des 7 400 points, correspondant à la moyenne mobile à 20 jours. Le débordement des récents plus hauts militerait pour une poursuite du mouvement en direction des 7 800 points.

La forte progression de ces dernières semaines incite néanmoins à la prudence. Un retour sous les 7 500 points constituerait une première indication négative, suggérant l’amorce d’une consolidation plus marquée en direction des 7 380/7 300 points. Le ralliement de cette zone de cours permettrait de revenir progressivement à l’achat avec un meilleur timing.

Laurent Polsinelli
Responsable indices et produits dérivés
© 2023 zonebourse.com, 18 décembre 2023

CAC 40

Source : Les données chiffrées macroéconomiques proviennent de Bloomberg. Cours au 15 décembre 2023.

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les autres indices

Dow Jones

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Le Dow Jones vient d’aligner sept semaines consécutives de hausse et poursuit sa course aux records grâce à l’atténuation des pressions inflationnistes et aux anticipations de baisses de taux en 2024. En données hebdomadaires, la dynamique haussière ne sera pas remise en cause tant que l’indice demeure au-dessus des 35 500 points. À court terme, la récente poussée incite néanmoins à la prudence, quelques prises de bénéfices sembleraient légitimes.  LP, 18/12/2023

Nasdaq 100

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Le Nasdaq 100 est revenu à grande vitesse à proximité de son record de 2021 et affiche une performance de près de 52 % depuis le début de l’année. Les espoirs de baisses de taux ont très nettement soutenu le compartiment des valeurs technologiques, l’indice ayant repris plus de 18 % depuis fin octobre. La tendance restera ainsi haussière tant que l’indice se maintient au-dessus des 15 755 points.  LP, 18/12/2023

Nikkei

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Contrairement à l’Europe et aux États-Unis, le Nikkei reste enfermé depuis juin dernier au sein du range 30 991/33 706 points en données hebdomadaires, testant successivement les deux bornes. Le biais reste pour le moment haussier au-dessus des 32 316 points, correspondant à la moyenne mobile à 20 semaines. Un retour sous ce niveau suggérerait néanmoins des dégagements plus marqués en direction des 30 991 points.  LP, 18/12/2023