Le Brent

Coup de froid sur les marchés pétroliers

Pris en étau entre l’augmentation de la production des pays membres de l’OPEP+ et la perspective de voir la demande croître à un rythme plus modéré en raison de la propagation du variant Delta du coronavirus, les marchés pétroliers entament une phase de consolidation, après, tâchons de le relever, une première moitié de l’année quasi-parfaite. Au niveau des prix, les cours du Brent sont repassés en dessous de la ligne des 70 USD le baril, en baisse de près de 10 % par rapport au sommet annuel, mais en hausse de plus de 30 % depuis le 1er janvier.

Autrement dit, les opérateurs lèvent le pied en cette période estivale et font désormais preuve de plus de prudence face à un amoncellement de nuages qui s’obscurcissent à l’horizon. Je fais référence ici au durcissement du ton de Washington face au cartel pétrolier, sommé d’augmenter significativement son offre afin de ne pas entraver la reprise économique mondiale. Les dernières perspectives plus réservées de l’Agence internationale de l’énergie ont également contribué à ce changement d’ambiance puisque l’institution a révisé à la baisse sa prévision de demande en 2021, pointant du doigt les effets de la crise sanitaire en Asie. Cerise sur le gâteau, l’AIE estime que le marché pétrolier pourrait devenir excédentaire l’an prochain si la demande ne change pas de trajectoire.

L’organisation des pays exportateurs de pétrole ne l’entend pas de cette oreille. Le cartel, qui fait généralement preuve d’une grande prudence dans ses prévisions, prévoit toujours une augmentation de 5,95 millions de barils par jour (mbj) cette année, puis de 3,28 mbj supplémentaires en 2022 et a relevé sa prévision de croissance pour l’économie mondiale en 2021 (qui passe de 5,5 % à 5,6 %). Aux États-Unis, l’Agence américaine de l’énergie (EIA) a légèrement relevé son estimation de la production américaine, qui devrait atteindre 11,08 mbj cette année.

D’un point de vue graphique, en données hebdomadaires, la tendance de fond positive a laissé place à la neutralité. Preuve en est, les différentes moyennes mobiles évoluent pratiquement à l’horizontal. Le cours du Brent évolue à proximité d’un support clé, celui des 68 USD, testé trois fois en l’espace d’un mois. Une rupture de ce niveau serait donc synonyme d’une poursuite de la baisse, en direction des 63 USD puis des 60 USD par extension.

Jordan Dufee
© 2021 zonebourse.com, 20 août 2021

Cours
au 20 août 2021

OPINION MOYEN TERME
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Source : Zonebourse

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