En réaction à l’invasion militaire russe en Ukraine, l’Occident a agi sur le plan économique. L’une des mesures phares a été l’exclusion des banques russes du réseau SWIFT qui permet notamment de sécuriser les transactions financières. Hors du réseau, les entreprises russes ne peuvent plus commercer avec leurs voisins et se retrouvent isolées des échanges mondiaux.

L’une des principales conséquences a été l’effondrement du rouble qui a perdu jusqu’à 60 % de sa valeur face au dollar entre le 25/02/2022 et le 07/03/2022. Le cours du dollar est passé sur cette période de 83,90 à 135,50 roubles. Cette chute a eu un très fort impact sur le crédit des entreprises russes à l’international. En effet, de nombreuses émissions obligataires étaient libellées en dollars tandis que les revenus des entreprises russes sont eux pour la plupart en roubles. Une fois convertis en dollars, ces revenus sont bien moins importants qu’ils ne l’étaient et permettent difficilement de payer les intérêts attendus par les créanciers.

La réaction sur les marchés financiers a été immédiate. Dès le 25 février, la banque centrale de la Fédération de Russie a décidé de fermer la Bourse de Moscou, après une chute historique des principaux indices. Certains secteurs, notamment énergétiques, ont toutefois réussi à tirer leur épingle du jeu. En effet, au 16 mars 2022, les exportations de gaz et de pétrole sont toujours autorisées vers l’Europe, énergétiquement dépendante des matières premières de la Russie. Les nombreuses sanctions prises contre la Russie ont toutefois tiré les cours vers le haut, atteignant 139 $ le baril le 7 mars 2022.

Plusieurs autres matières premières ont vu leurs cours chamboulés par la guerre. C’est le cas notamment du Nickel, suspendu par le « London Metal Exchange » le 8 mars après que la tonne ait dépassé les 100 000 dollars. Le blé a lui aussi atteint des niveaux records, autour de 430 € la tonne.

Thomas Jan
Société Générale Produits de Bourse, 18 mars 2022