L’ANALYSE
En quête de certitudes
Quand vous lirez ces lignes, les États-Unis auront peut-être déjà un Président… Voilà illustrée toute la difficulté de préparer un article en amont d’un événement majeur, en sachant que ledit article sera probablement publié postérieurement au dit événement. Mais au fond, cela a-t-il vraiment de l’importance ? Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il est crucial que les États-Unis aient un Président. En revanche, la couleur du gagnant n’a pas vraiment d’importance pour les indices.
Il existe plusieurs études qui traitent du parcours des marchés actions durant les mandats de tel ou tel Président des États-Unis. L’organisation politique étant largement bipartisane outre-Atlantique, il est d’autant plus facile de classer les performances de Wall Street sous règne Démocrate et sous règne Républicain. En se basant sur le S&P500, toutes les études montrent que l’indice large américain progresse solidement quelle que soit l’étiquette politique du locataire de la Maison Blanche. En réalité, la Bourse monte même légèrement plus sous Présidence Démocrate, alors que les Républicains sont plus réputés « pro-business ». Plusieurs explications ont été développées pour l’expliquer, par exemple le fait que les politiques sociales favorisées par les Démocrates ont finalement eu un peu plus d’impact que les allègements fiscaux souvent déployés par les Républicains. Ou que les mesures des uns profitent à une frange bien plus large de la population que les mesures des autres.
L’identité du Président n’est bien sûr pas la seule variable politique. La couleur du Sénat et de la Chambre des Représentants détermine elle aussi la capacité de l’exécutif à déployer son projet. Mais si les rapports de force parlementaires font le bonheur des commentateurs politiques, ils ne constituent pas des obstacles insurmontables pour Wall Street.
Finalement, le pire scénario pour les marchés financiers serait une absence de vainqueur clairement identifié dans les heures qui suivront la clôture du scrutin. Les investisseurs détestent l’incertitude et craignent les conséquences des fêlures actuelles de l’Amérique. Mais trêve de bavardage, vous avez un avantage de poids sur moi qui suis coincé dans le passé : vous connaissez peut-être déjà le 46e Président des États-Unis !
Patrick Rejaunier
© 2020 zonebourse.com, 20 octobre 2020