ÉDITO

Inflation à la une…

Le spectre d’une inflation dite cumulative tend à s’installer dans l’esprit des opérateurs qui s’inquiètent que les moyens mis en place par les banques centrales ne soient pas suffisants pour la juguler.

Quels sont les types d’inflation ? Il y en a deux : la première, l’inflation par la demande où les prix augmentent en raison d’une forte demande de biens ou de services, le marché s’ajustant à la hausse ; la seconde, l’inflation par les coûts, théorie selon laquelle les prix s’ajustent à la hausse pour permettre aux entreprises de maintenir leurs marges lorsque les coûts augmentent. L’inflation est dite cumulative lorsqu’elle se généralise et s’installe sur plusieurs mois ou plusieurs années.

Dans quelle situation sommes-nous aujourd’hui ? La situation est complexe. Les difficultés d’approvisionnement en énergies fossiles (gaz ou pétrole) ou en matières agricoles comme le blé créent un déséquilibre entre l’offre et la demande et poussent les prix à la hausse (inflation par la demande). Les prix des matières premières étant plus coûteux, les entreprises peuvent être tentées de faire monter leurs prix de vente pour maintenir leurs marges (inflation par les coûts). L’installation du conflit en Ukraine n’est pas favorable à un retour proche de la normale.

Comment les banques centrales luttent contre l’inflation ? Traditionnellement, en montant leurs taux directeurs, les banques centrales augmentent les taux de financement, contribuent à réduire la demande de biens et de services et donc de réduire la pression sur les prix. Mais le déséquilibre actuel entre l’offre et la demande provenant plus d’une réduction de l’offre que d’une augmentation de la demande, les opérateurs s’interrogent sur l’efficacité d’un tel outil.

Quelles conséquences pour l’épargne ? Une inflation trop forte et s’installant dans le temps a de multiples conséquences dommageables pour l’économie : des produits d’exportation devenant moins compétitifs, des acteurs économiques perdant du pouvoir d’achat et réduisant leurs dépenses, une baisse des marges pour les entreprises, etc. Les opérateurs de marché, de leurs côtés, s’inquiètent pour les résultats futurs des entreprises et craignent que l’économie ne tombe en récession.

En Europe, les dirigeants de la BCE se veulent rassurants, la situation est temporaire et une baisse de l’inflation est prévue pour 2023, avec un retour à la normale en 2024 (1). Dans le cas contraire, il sera temps de regarder le comportement des actifs qui bénéficient traditionnellement de l’inflation, comme l’Or, les matières premières ou certaines actions au profil bien particulier (voir rubrique « Sous-jacent du mois » Page 5).

Thibaud Renoult
Société Générale Produits de Bourse, 21 juin 2022

L’inflation est dite cumulative lorsqu’elle se généralise et s’installe sur plusieurs mois ou plusieurs années”

STRIKE 236

CHIFFRES CLÉS

20000 $

C’est le niveau symbolique qu’a franchi le Bitcoin, chutant à 17 600 $ le samedi 18 juin.
Source : Bloomberg

-0,25 %

C’est le nouveau taux directeur de la Banque centrale suisse après une hausse de 50 points de base. Ce niveau reste bien inférieur aux taux de la BCE et de la FED qui tentent d’endiguer une inflation galopante.
Source : Les Échos

258 Mds€

C’est l’indemnité demandée par un américain à Elon Musk pour manipulation du cours du Dogecoin. Le milliardaire est dans le collimateur d’investisseurs ruinés après la débâcle du secteur des crypto-monnaies.
Source : Les Échos