Lundi 15 novembre, la présidente de la Banque centrale européenne s’est montrée rassurante auprès des investisseurs en leur confirmant sa volonté de ne pas augmenter les taux directeurs durant l’année 2022, bien que le taux d’inflation sur un an au mois d’octobre ait atteint 4,1 % (plus de deux fois supérieur à l’objectif de la BCE (2 %)).

Augmenter les taux risquerait de compromettre une reprise économique jugée trop fébrile à l’heure où le pouvoir d’achat est déjà très réduit par la hausse des factures énergétiques et pétrolières.

Pour Christine Lagarde, les perspectives d’inflation à moyen terme resteraient modestes en raison de la dissipation des causes de la hausse des prix (envolée des tarifs de l’énergie, déséquilibre entre offre et demande, effet mécanique dû au changement de TVA en Allemagne). Cependant, la BCE prévoit une hausse des salaires plus importante en 2022 qui pourrait nourrir l’inflation sur du long terme.

De l’autre côté de l’Atlantique, le problème inflationniste n’est pas de la même ampleur avec une augmentation de 6,2 % du niveau général des prix en octobre sur un an. L’économie américaine pourrait être prête d’ici fin 2022 à hausser ses taux directeurs. En attendant, elle a déjà engagé la diminution graduelle de son programme de rachats d’actifs.

Une hausse des taux pourrait avoir lieu beaucoup plus rapidement du côté de l’Angleterre ; en effet, la Banque d’Angleterre (BoE) a confirmé la perspective d’un durcissement de sa politique monétaire dans les prochains mois en déclarant qu’elle devrait probablement relever son principal taux directeur si l’économie continue de garder le même cap.

Paul Cesari
Société Générale Produits de Bourse