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La crise selon Powell et les espoirs d’un vaccin
Le président de la FED (Réserve Fédérale des États-Unis), Jerome Powell, s’est montré optimiste quant aux comparaisons faites avec la Grande Dépression et aux répercussions économiques à long et moyen terme de la crise sanitaire actuelle. Selon lui, la crise du Covid-19 a des différences fondamentales avec celle de 1929 car même si le chômage pourrait connaître des pics autour de 20 à 25 % aux États-Unis, qu’une récession profonde est envisagée avec une contraction de plus de 20 à 30 % du PIB américain, la croissance devrait revenir assez rapidement. (Source : interview du 17 mai sur CBS).
Ainsi, bien que ce soit près de 36,5 millions personnes supplémentaires qui se sont déclarées au chômage depuis mi-mars faisant bondir le taux de chômage de 3,5 % en février à 14,7 % en avril*, Jerome Powell affirme que les banques sont plus solides qu’auparavant, et que les réactions rapides des autorités vont atténuer les désastres économiques, sur le long terme au moins. La FED ne serait dès lors pas à cours de munitions.
Dans la logique de son président, qui déclarait que « pour que l’économie se rétablisse complètement, il faut que les gens retrouvent pleinement confiance et peut-être attendre l’arrivée d’un vaccin », la biotech américaine Moderna Inc, dirigée par le Français Stéphane Bancel a vu son cours exploser en bourse (+19,96 % le 18 mai, source Bloomberg) après avoir annoncé des résultats prometteurs en phase 1 de son projet de vaccin contre le virus. Dans cette course au vaccin, la biotech pourrait avoir pris une longueur d’avance et être désormais favorisée par les autorités américaines sur le plan réglementaire et financier, afin d’accélérer le lancement de la phase 2.
En Europe, la France et l’Allemagne ont pris les devants en proposant un plan de relance de 500 Mds€ constitué d’emprunts réalisés par la Commission au nom de l’Union Européenne, de telle sorte à créer une mutualisation de la dette européenne. L’objectif des deux pays portant le projet étant de garantir l’intégrité du marché unique et de la zone euro. Pour l’Allemagne, ce plan symbolise la fin de deux tabous qui ont longtemps entravé une meilleure intégration économique européenne : une mutualisation des dettes et une plus forte redistribution entre les Vingt-Sept.
Thomas De Oliveira
Société Générale Produits de Bourse