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Le calme après la tempête

Novembre a marqué un tournant positif pour les marchés, offrant un répit bienvenu après les tumultes des trois mois précédents. En effet, d’août à octobre inclus, des indices majeurs tels que le CAC 40, le S&P 500 et le DAX ont affiché une performance négative d’environ -10 %. Cette baisse était principalement imputable à l’escalade des taux d’intérêt déployée dans la lutte contre l’inflation. Cependant, la fin de l’inflation, longtemps attendue, semble enfin se profiler à l’horizon, apportant avec elle un soulagement économique. Plusieurs facteurs convergent pour expliquer ce phénomène.

Tout d’abord, la demande frénétique qui a caractérisé la reprise post-covid semble définitivement laisser place à une normalisation progressive de l’économie mondiale. D’autre part, la flambée des prix résultant des conflits en Ukraine et en Israël montre des signes encourageants de stabilisation, voire de recul. Les marchés, souvent sensibles aux tensions géopolitiques, commencent à retrouver une certaine sérénité. Également, le marché du travail autrefois tendu retrouve un équilibre dans le rapport de force opposant employeurs et employés, ce qui conduit à une maîtrise accrue de la hausse des salaires. Enfin, les entreprises font face à des réalités nouvelles où la marge de manœuvre pour gonfler les prix se réduit. La concurrence accrue et la sensibilité des consommateurs aux fluctuations des prix font que les entreprises hésitent à augmenter leurs tarifs sans craindre une répercussion négative sur la demande. En somme, la convergence de ces facteurs marque la fin d’une période d’incertitude. Dans ce contexte, les banques centrales, au centre de la lutte contre l’inflation, ont finalement opté pour la suspension de la hausse des taux. Cette décision est une véritable bouffée d’oxygène pour les investisseurs qui ont exprimé leur enthousiasme comme en témoigne la performance de +5 % réalisée par le CAC 40 entre début et mi-novembre. Cependant, tous ne bénéficient pas de manière égale de cette reprise. En réalité, seul un nombre restreint d’entreprises propulse véritablement les indices à la hausse. En revanche, d’autres peinent à sortir la tête de l’eau, à l’instar de la société Atos en France ou encore de WeWork aux États-Unis.

Emerick Gandais
Société Générale Produits de Bourse, 20 novembre 2023

Source : Reuters

STRIKE 251

CHIFFRES CLÉS

47 Mds$

Il s’agissait de la capitalisation boursière de WeWork en janvier 2019. Autrefois un mastodonte de l’immobilier de bureau, l’entreprise s’est déclarée en faillite mi-novembre.
Source : Bloomberg

5,4 %

Il s’agit de la croissance attendue en Chine pour l’année 2023 selon le FMI. Soit une prévision revue à la hausse de +0,4 %.
Source : Bloomberg

805 Mds$

Montant total de Bons du Trésor Américain détenus par la Chine. Il s’agit du plus bas depuis 2009 (à l’époque 1 300 Mds$) en raison, entre autres, des mouvements sur le marché obligataire et des tensions avec les États-Unis.
Source : Bloomberg