EN PRIVÉ

Le métavers, thématique d’investissement en devenir

L’internet du futur a un nom : le métavers. Cet ensemble de mondes virtuels ouvre de nouvelles possibilités en ligne. Les grandes entreprises sont déjà en quête d’opportunités commerciales à saisir et les valeurs technologiques américaines dessinent sans surprise l’architecture de ce continent interactif prometteur.

La frénésie autour du métavers suscite autant d’interrogations que de fascination. Faut-il croire certains experts qui prétendent que le phénomène annonce une révolution à venir comparable à celle de l’irruption d’internet ? A l’origine, il s’agit plutôt d’un thème de science-fiction où des auteurs adeptes de scénarios dystopiques imaginaient des mondes virtuels et prophétisaient des sociétés futuristes inquiétantes. Citons notamment le roman « Player One » d’Ernest Cline, paru en 2011 qui plongeait les lecteurs de ce best-seller en 2045 dans un monde virtuel baptisé « L’Oasis ». Steven Spielberg adaptera le livre à l’écran en 2018 (« Ready Player One »). Succès mondial garanti.

Sur internet, le concept d’univers virtuel a vu le jour dès le début des années 2000. Mais l’expérience Second Life lancée en 2003 fut un échec. Arrivé trop tôt, au regard de la qualité du réseau internet d’alors, ce réseau virtuel a sombré dans l’oubli. Aujourd’hui, le métavers, contraction de « meta universe », englobe l’ensemble des mondes virtuels « accessibles et persistants », selon la terminologie voulue, dans lesquels il sera possible de vivre des expériences immersives en 3D avec son propre avatar. La technologie (5G, fibre optique) permet aujourd’hui d’envisager la connexion simultanée d’un très grand nombre d’internautes dans l’un ou l’autre de ces métavers.

Ce monde virtuel en trois dimensions est à portée d’écran et, de préférence, de casque de réalité virtuelle (VR). Vous pourrez ainsi, par le truchement de votre avatar, nouer des contacts en ligne, vous distraire, jouer, acheter, vendre, etc. Grâce à la blockchain, vous utiliserez des NFT (jetons non fongibles de type crypto-monnaies). Ici, un avatar achète des vêtements ou des accessoires de mode, visite un musée, s’essaye à un sport extrême ; là, une marque fait l’acquisition d’un terrain et ouvre une boutique virtuelle ; ailleurs, une association organise une conférence, un groupe de musique donne un concert devant une foule d’avatars. Les possibilités semblent infinies.

En rebaptisant Facebook en Meta Platforms, Mark Zuckerberg semble vouloir préempter ce nouvel univers

« C’est la révolution industrielle de demain […] Cela ouvre une nouvelle frontière. Tout comme on a exploré l’espace et marché sur la lune, nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution » assurait Yves Guillemot, le patron d’Ubisoft, dans les colonnes des Echos en novembre dernier. Il n’est pas le seul, même si sa position d’entrepreneur à la tête d’un éditeur de jeux vidéo de réputation mondiale lui permet d’évoquer le sujet en connaisseur (l’industrie du jeu vidéo est au cœur de cette révolution). Les grandes entreprises technologiques ont déjà compris qu’elles devaient investir le métavers. A commencer par Facebook qui, en se rebaptisant Meta Platforms en octobre 2021, semble même vouloir préempter ce nouvel univers virtuel. Mark Zuckerberg, futur pape du métavers comme le redoutent certains observateurs ? Une chose est sûre, le patron-fondateur de Facebook a décidé d’investir des milliards dans « Horizon Worlds », le métavers proposé par le groupe californien qui pourra s’appuyer sur l’audience cumulée hors du commun des trois applications du groupe (2,8 milliards d’utilisateurs quotidiens) : Facebook, Instagram et Whatsapp. En attendant, les actionnaires du premier réseau social mondial auraient de quoi manifester un certain mécontentement. Le changement de nom n’a pas porté chance à la valeur alors que le groupe doit faire face à la concurrence grandissante des réseaux sociaux Snapchat et TikTok. En outre, Facebook est clairement pénalisé par les nouvelles règles d’utilisation d’Apple qui permettent à ses utilisateurs d’échapper au ciblage publicitaire en changeant d’application. Un manque à gagner estimé à 10 milliards de dollars par an !

Ces querelles entre Apple et Meta Platforms interviennent alors que les deux géants américains sont justement engagés dans la course au métavers. Une course qui semble encore bien indécise et à laquelle il faut associer Alphabet. Cette compétition se fera notamment autour de la commercialisation du casque de réalité virtuelle (VR). L’outil d’accès au métavers deviendrait ainsi un accessoire aussi essentiel que le smartphone. La maison-mère de Google n’en est pas à sa première expérience en matière de réalité virtuelle. En 2011, le groupe californien avait tenté de lancer ses Google Glasses. L’échec fut total mais n’a pas découragé les ingénieurs de Moutain View de poursuivre leurs recherches.

Le secteur du luxe à l’affut des bonnes affaires futures du métavers

D’autres valeurs technologiques moins connues du grand public élaborent le métavers de demain, imposent leurs standards, comme l’entreprise américaine Nvidia qui élabore des processeurs graphiques pour ordinateurs et consoles de jeux permettant de faire fonctionner le métavers, Unity Software, une plateforme de création et d’exploitation de jeu vidéo ou encore Glimpse Group, un éditeur de logiciel qui propose des plateformes de réalité virtuelle (VR) et augmentée (AR) à destination des entreprises.

Une chose est sûre, nombreuses sont les entreprises qui seront contraintes d’investir dans ces mondes virtuels au risque de ternir leur réputation en matière d’innovation. Du côté des valeurs françaises, le monde du luxe a pris les devants. Selon une étude réalisée en novembre dernier par Morgan Stanley, le secteur devrait largement profiter de l’émergence du métavers qui pourrait générer un revenu supplémentaire de 50 milliards de dollars d’ici 2030. Les enseignes commercialiseront leurs produits pour habiller, maquiller voire même parfumer votre avatar. Le secteur de la grande distribution n’est pas en reste. Fin janvier, Carrefour a annoncé l’acquisition d’une parcelle de 36 hectares (soit la superficie de 150 hypermarchés) au sein de la plateforme virtuelle The Sandbox. Une communication qui a pour l’instant suscité davantage de railleries sur les réseaux sociaux que de concerts de louange. Pourtant, son concurrent Casino a également acheté des parcelles sur le même métavers. L’Américain Walmart réfléchit de son côté à lancer sa propre crypto-monnaie utilisable dans le métavers. Nike dispose déjà de son espace virtuel « Nikeland ».

Mais les entreprises ne sont pas les seules à la manœuvre : certaines personnalités ont déjà investi le métavers comme Paris Hilton qui a organisé une fête virtuelle pour la nouvelle année dans un domaine baptisé « Paris World » en utilisant la plateforme du jeu vidéo Roblox. Un signe que le phénomène intéresse les prescripteurs de tendance. Ce grand terrain en friche a également de quoi attirer les investisseurs. Le métavers pourrait même devenir un thème de croissance à part entière. La rotation sectorielle en cours pénalise les valeurs technologiques au détriment des valeurs décotées mais ce sont pourtant les premières qui organisent dès à présent ces mondes virtuels riches de promesses multiples.

Julien Gautier
Consultant éditorial, Agence Fargo, 18 février 2022

Investir dans le métavers avec le tracker 100% METVS

Vous l’aurez compris, les entreprises pionnières du métavers prennent une longueur d’avance pour imposer leurs références dans le Web 3.0. Afin de répondre à l’engouement suscité par cette thématique, Société Générale a décidé de proposer un Tracker 100% qui réplique l’indice Solactive Metaverse. L’indice comprend les grandes valeurs technologiques américaines parties prenantes du métavers comme Apple, Meta Platforms, Alphabet, Nvidia ou Unity Software et compte au total 30 sociétés. Il devient ainsi possible de participer avec un seul produit listé en Bourse à l’évolution boursière des 30 entreprises les plus actives dans le développement de la réalité virtuelle.

Produits présentant un risque de perte du capital en cours de vie et à l’échéance. Ces produits s’adressent à des investisseurs avertis possédant suffisamment d’expérience pour comprendre leurs caractéristiques et, pour en évaluer les risques et capables de suivre leur évolution en temps réel.

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