Le jeudi 16 février 2023, le CAC 40, indice phare de la zone européenne, grave son nouveau record historique, atteignant le seuil des 7 387 points, dépassant son précédent record de 2022 à 7 384 points. Porté par la publication de bons résultats trimestriels de certaines entreprises, il progresse encore malgré les grands défis inflationnistes, géopolitiques et économiques avec la hausse des coûts de l’énergie.

Revenons sur quelques-uns de ces résultats. Pernod Ricard voit son résultat net atteindre les 1,79 milliard d’euros (+ 29 %) pour le premier semestre 2022-23. Airbus atteint un chiffre d’affaires en hausse de 21 % sur ces 3 derniers mois ; TotalEnergies, pour qui 2022 est une année record, arbore un bénéfice de 36,2 milliards d’euros, du jamais vu pour le pétrolier ! Progression d’autant plus étonnante que de l’autre côté de l’Atlantique, le Dow Jones reste morose et stagne autour de 34 000 points, son niveau d’il y a un an.

Pour expliquer cette croissance, concentrons-nous sur les entreprises phares du luxe. Celles-ci, dans un contexte inflationniste déjà marqué, continuent à pratiquer des prix toujours plus élevés sans crainte de voir une baisse de leur demande. Ce pricing-power favorable permet à de nombreuses entreprises comme Kering, Hermès ou encore LVMH de tirer leur épingle du jeu en présentant des profits records.

Du côté de l’Asie, la Chine se dirige tout droit vers une sortie de sa politique stricte sur le COVID-19. Il n’est donc pas étonnant d’observer une évolution des actions de ses entreprises qui anticipent un retour de la demande chinoise. Notons que cette libération des contraintes sanitaires promet une hausse très importante de la clientèle chinoise pour le secteur du luxe français, entre 20 et 30 % ces dernières années et pouvant avoisiner les 48 % d’ici 2025. Ce desserrement de l’étau profitera bientôt à l’industrie du transport : à l’instar d’Air India et de sa commande record de 250 Airbus, Airbus et Boeing pourraient ainsi voir leurs ventes augmenter ces prochains mois.

Il ne faut néanmoins préjuger de rien. Les perspectives économiques restent incertaines, le marché volatile et très lié aux contraintes internationales. Inflation toujours présente, contexte géopolitique tendu… Rappelons-nous qu’il y a un an, la guerre en Ukraine, couplée à l’inflation, faisait plonger l’indice français.

Ludovic Leprince
Société Générale Produits de Bourse, 17 février 2023