LE BRENT

Un marché balloté entre l’Ukraine et l’Iran

La dynamique de l’inflation constitue l’une des principales préoccupations des investisseurs cette année car elle impacte les politiques des principales institutions monétaires, et à ce titre, il est clair que la progression des prix pétroliers, qui font toujours preuve d’une grande vigueur, représente une sacrée épine du pied dans la chaussure des banquiers centraux dans la mesure où le baril de pétrole se paye 20 % plus cher par rapport à son niveau du 1er janvier.

Nous avons plusieurs fois expliqué dans cette même rubrique que cette fulgurante hausse s’explique en grande partie par le resserrement du marché. La demande mondiale, qui a fortement rebondi avec la réouverture des économies, se heurte à une offre modérée et contrainte par les quotas de production de l’OPEP+, une longue série de divers problèmes d’approvisionnements ainsi qu’une industrie pétrolière américaine qui veille à ne pas retomber dans ses travers du passé en adoptant une logique de rentabilité plutôt que de productivité. Ce resserrement est d’ailleurs visible sur le niveau des stocks américains qui sont anormalement bas (en deçà de leur moyenne sur les cinq dernières années) selon les données compilées par l’EIA. Dans ce contexte, l’intensification des tensions géopolitiques, plus particulièrement en Ukraine, où le camp occidental redoute une invasion « imminente » de la Russie, insuffle un relais haussier aux cours pétroliers mais aussi plus globalement aux marchés des matières premières puisque Moscou est un acteur de premier plan dans la production de palladium, de gaz naturel, de blé, de platine ou encore de nickel. Du côté des signaux qui pourraient amorcer une consolidation des prix, les investisseurs scrutent de près la relance des négociations autour du nucléaire iranien où Washington semble prêt à faire des concessions afin d’aboutir à un accord avec Téhéran. L’éventuel retour du pétrole iranien serait synonyme d’une offre embellie de près de 2 millions de barils par jour, ce qui représente une véritable bouffée d’oxygène dans un marché tendu.

Graphiquement, en données hebdomadaires, la tendance demeure évidemment haussière et les acheteurs garderont la main à plus court terme tant que les cours évoluent au-dessus de 85 USD.

Jordan Dufee
© 2022 zonebourse.com, 18 février 2022

Cours au 18 février 2022

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Source : zonebourse
Les données relatives aux performances passées ont trait à des périodes passées et ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. Ceci est valable également pour ce qui est des données historiques de marché.