Dans ses publications périodiques telles que la Lettre de l’observatoire (1) ou le Tableau de Bord des investisseurs particuliers actifs en France (1), l’Autorité des Marchés Financiers, l’AMF, publie en libre accès sur son site des informations statistiques très intéressantes et notamment, fin juillet, de quoi voir l’avenir de l’investissement en France sous son meilleur jour, même si le nombre total de transactions à tendance à baisser.

« Le rajeunissement des investisseurs Actions se confirme » titre la lettre spéciale sur les investisseurs de l’AMF datée de juillet 2023. En effet, d’après l’enquête annuelle de l’institut Kantar, la proportion des nouveaux investisseurs de moins de 44 ans est passée de 26 % en 2019 à 55 % au premier semestre 2023. Parmi eux, les moins de 25 ans sont passés de 3 % à 14 % des nouveaux investisseurs et les moins de 35 ans de 9 % à 24 %.

Autre élément de satisfaction pour les promoteurs de l’épargne boursière en France : « à partir de 2020, plus de 110 000 personnes de moins de 35 ans ont investi en actions chaque trimestre, en moyenne, contre 38 000 en 2018 et au 1er semestre 2019 ».

L’idée selon laquelle il est nécessaire de constituer une épargne de plus en plus tôt, dans un contexte de forte exposition médiatique de la réforme des retraites cette année, a fait son chemin.

D’un point de vue tendanciel maintenant, la différence entre le nombre d’investisseurs actifs (2) estimant qu’il est plus opportun d’acheter que de vendre s’est creusée au 2e trimestre de cette année, malgré l’absence de tendance claire sur le CAC 40. Le solde entre le nombre d’investisseurs particuliers acheteurs d’actions et le nombre de vendeurs est positif au 2e trimestre à 104 000 contre 53 000 au 1er trimestre. Il atteint ici son 2e plus haut niveau depuis le 3e trimestre 2020 !

Un bémol cependant, ces investisseurs actifs sont moins… actifs. Avec 8,5 millions de transactions, ils réalisent ici la performance la plus faible depuis le 1er trimestre 2020.

Plus nombreux mais peut-être plus réfléchis dans leur comportement, voilà qui ne peut être que positif pour le déploiement de l’investissement boursier en France. Rappelons ici qu’il est très en retard concernant le nombre total d’investisseurs particuliers comparativement aux pays anglo-saxons tels que le Royaume-Uni ou l’Allemagne. Du chemin reste encore à parcourir !

Thibaud Renoult
Société Générale Produits de Bourse, 23 août 2023

1. Amf-France.org, rubrique « Publications »
2. Investisseur ayant réalisé au moins une transaction à l’achat ou à la vente, sur la période considérée, sur un instrument coté en Bourse dans l’UE.

“Constituer une épargne de plus en plus tôt”