Presque tous les acteurs économiques dont les PDG des grandes entreprises anticipent et se préparent à une récession.

La hausse des taux d’intérêt étouffe la croissance en augmentant le coût des crédits, des hypothèques, des achats de voitures ou plus globalement tous types d’emprunt qui alimentent l’économie. La Réserve Fédérale agit de manière agressive pour tenter de reprendre le dessus sur l’inflation après avoir sous-estimé la flambée des prix pendant plus d’un an.
On peut l’observer par exemple au Royaume-Uni dont l’inflation est désormais à deux chiffres (10,1 %), du jamais vu depuis 40 ans.

Pour rester sur le Royaume-Uni, moins de deux mois après son élection, la première ministre britannique Liz Truss est confrontée à l’opposition entre politique budgétaire et politique monétaire. Avant d’être limogé, le ministre des Finances Kwasi Kwarteng avait annoncé des propositions pour endiguer l’inflation, notamment le gel des prix de l’énergie et une importante baisse d’impôts pour plusieurs milliards de livres. Le financement de ces mesures étant jugé flou, la panique s’est installée sur les marchés financiers. En conséquence, la livre a plongé à son plus bas historique et se rapproche de la parité face au dollar. Observant l’effondrement de la livre et l’augmentation fulgurante des taux d’emprunt, la Banque d’Angleterre est intervenue en acquérant l’équivalent de 65 milliards de livres d’obligations gouvernementales.

Le FMI reconnaît également que l’économie mondiale est au bord de la récession à cause notamment de l’accumulation de l’inflation, des contraintes de chaînes d’approvisionnement et des politiques monétaires plus sévères. Le FMI anticipe une croissance française en 2023 de 0,7 %, 6 points en-dessous des anticipations du gouvernement français.

Mathieus Isaac
Société Générale Produits de Bourse, 19 septembre 2022