Cette baisse reflète les inquiétudes croissantes des investisseurs concernant les valorisations élevées des entreprises technologiques.
Toutefois, les résultats de Nvidia ont plutôt rassuré les investisseurs. Le groupe a une fois de plus dépassé les attentes, avec un chiffre d’affaires en hausse de 62 % sur un an et un bénéfice net qui bondit de 65 % sur les trois derniers mois. Il faudra néanmoins attendre pour voir si cela suffit à relancer un rallye qui semble déjà bien consommé.
La publication de Nvidia s’inscrit en tout cas dans la lignée d’une saison des résultats positive aux États-Unis. Selon les données de Factset, 92 % des sociétés du S&P 500 ont publié leurs chiffres et 82 % d’entre elles ont annoncé des bénéfices nets par action supérieurs aux attentes. Les BPA (bénéfices par action) devraient ressortir en hausse de 13,1 % au troisième trimestre et ils sont encore attendus en hausse de 12,8 % pour le T4. Le S&P 500 affiche néanmoins un PER de 22,4 contre une moyenne 18,7 sur 10 ans.
Aux États-Unis, les dernières semaines ont aussi été marquées par le shutdown le plus long de l’Histoire. 43 jours de fermeture du gouvernement qui ont mis sur pause la publication de statistiques économiques. Tout cela a laissé les investisseurs dans l’incertitude quant à l’état réel de l’économie américaine.
Cette absence de données n’aide pas non plus les membres de la Fed à se décider. Le compte rendu de la dernière réunion fait état d’une division entre ceux qui sont en faveur d’une pause en décembre, et ceux qui souhaitent poursuivre les baisses de taux afin d’éviter un affaiblissement supplémentaire du marché du travail. À ce stade, le premier camp semble légèrement majoritaire.
Les anticipations de baisse de taux par les investisseurs ont d’ailleurs évolué dans ce sens au cours des dernières semaines. Le marché s’attend à un statu quo le mois prochain, alors qu’une réduction d’un quart de point semblait acquise il y a un mois. Cette perspective d’une Fed moins accommodante a pesé sur les actifs risqués au cours du mois écoulé.
Les prochaines publications macroéconomiques, et en particulier les données sur l’emploi, devraient donc être déterminantes dans les semaines à venir. Elles pourraient être source de volatilité pour les indices, dans un contexte de retour de l’aversion au risque.
D’un point de vue graphique, la configuration du CAC 40 s’est quelque peu dégradée alors que l’indice avait enregistré un nouveau record absolu à 8 314 points, après l’annonce de la fin du shutdown. Sur un mois glissant, l’indice cède 2,5 % et ses composantes affichent des performances très disparates. Engie s’adjuge 11,1 %, Société Générale 8,9 %, Accor 6,5 %, Total 6 % et ArcelorMittal 5,3 %. À l’opposé, STMicroelectronics décroche de 26,2 %, Dassault Systèmes cède 21,4 %, Pernod Ricard 12,3 %, Edenred 12,1 % et L’Oréal 10,9 %. On notera que le luxe demeure également sous pression, avec les préoccupations persistantes au sujet de la croissance et de la demande chinoise.
En données hebdomadaires, pas de détérioration majeure à signaler, le CAC 40 évoluant toujours au-dessus de sa moyenne mobile à 20 semaines, située vers 7 918 points.
Sur un horizon de temps plus court, l’indice est revenu tester la borne basse de son range, dans la zone des 7 918 points et correspondant à ses plus bas de début novembre. Cette zone de cours devra impérativement engendrer une réaction positive, sous peine de dégagements plus marqués qui pourraient rapidement ramener l’indice vers les 7787 points, voire 7 650/7 537 points par extension.
Un retour sur ces zones basses pourrait néanmoins être considéré comme une opportunité pour revenir à l’achat à moindre risque.
Laurent Polsinelli
Responsable indices et produits dérivés
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