CAC 40

Cacophonie sur les places financières

Après un début d’année sur les chapeaux de roues et l’inscription de nouveaux records historiques pour bon nombre d’indices, l’appétit pour les actifs risqués s’est nettement dissipé dans un contexte de fortes pressions inflationnistes, de craintes de durcissement rapide des politiques monétaires des banques centrales et plus récemment, avec l’apparition des tensions géopolitiques et la menace d’une invasion russe de l’Ukraine.

Les places financières subissent ainsi des dégagements et évoluent de manière très erratique au gré des statistiques et de l’évolution de la situation ukrainienne, preuve de la nervosité des intervenants.

Cette phase de forte volatilité devrait perdurer dans les semaines à venir, d’autant plus à l’approche de la décision de la Fed sur les taux et de la fin de la saison des résultats.

Les résultats trimestriels des sociétés se sont une nouvelle fois avérés assez bons. Plus de 72 % des composantes du S&P 500 ont pour le moment publié leurs chiffres pour le quatrième trimestre 2021 et plus de 77 % d’entre elles ont dépassé les attentes en termes de bénéfices, ces derniers étant en moyenne supérieurs de 8,6 % aux estimations. Le consensus Factset table sur une progression de l’ordre de 30.3 % des bénéfices au quatrième trimestre (contre 21,3 % en décembre). En dépit de ces bons chiffres, la réaction en bourse s’est avérée globalement négative, compte tenu des pressions inflationnistes, notamment sur les salaires, et de prévisions beaucoup plus prudentes pour les prochains trimestres en raison des futures hausses de taux. Les analystes s’attendent désormais à une croissance des bénéfices de 5,5 % pour le premier trimestre 2022 et de 4,8 % pour le deuxième trimestre 2022, bien loin des chiffres de 2021.

Plusieurs facteurs sont, en effet, venus assombrir quelque peu les perspectives : une croissance économique qui ralentit, à l’image des récents indicateurs d’activité des deux côtés de l’Atlantique, une inflation qui persiste (indice CPI à +7,5 % sur un an aux États-Unis, un record de 40 ans, indice PPI en hausse de 9,7 %…), ce qui devrait pousser la Réserve Fédérale à durcir de manière drastique sa politique monétaire. Une hausse de 50 points de base pourrait ainsi intervenir dès le mois prochain, comme le plaide notamment le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, James Bullard, voire une hausse totale de 1 % d’ici juillet prochain, avant que l’inflation soit hors de contrôle.

Ajoutez à cela les incertitudes sur la situation ukrainienne qui pourrait dégrader les perspectives économiques à l’échelle mondiale, l’heure semble donc à la prudence sur les marchés actions.

D’un point de vue graphique, après son record historique du 3 janvier dernier à 7 384 points, le CAC 40 a amorcé un mouvement de consolidation, affichant désormais un repli de plus de 2,5 % depuis le début de l’année.

En données hebdomadaires, la moyenne mobile à 20 semaines (située vers 6 926 points et faisant office de soutien) est activement testée. Sur un horizon temps plus court, la volatilité s’est nettement intensifiée avec le risque géopolitique en Ukraine. L’indice parisien évolue ainsi de manière erratique au sein du range 6 720/7 160 points. Seule la sortie de cette large zone d’indécision permettra de renouer avec une dynamique affirmée.

On maintiendra pour le moment un biais baissier sous les 7 160 points dans une logique de prudence mais seul l’enfoncement des 6 720 points dégraderait la configuration, suggérant une probable accélération baissière en direction des 6 600/6 500 points.

Un retour dans cette zone de cours pourrait constituer une opportunité pour se positionner à l’achat avec un meilleur timing.

Laurent Polsinelli
© 2022 zonebourse.com, 18 février 2022

CAC 40

Données chiffrées Euronext

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les autres indices

Dow Jones

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Rattrapé par les craintes de durcissement rapide de la politique monétaire américaine, avec les records de l’inflation mais aussi avec le risque géopolitique en Ukraine, l’indice Dow Jones montre à nouveau quelques signes de fébrilité, revenant à quelques encablures de ses plus bas de l’année. En données hebdomadaires, la zone des 34 265 points devra de nouveau contenir la pression vendeuse, sous peine d’une poursuite des dégagements en direction des 33 290 points.  LP, 18/02/2022

Nasdaq 100

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Les valeurs technologiques américaines n’ont plus la cote depuis le début de l’année, pâtissant de valorisations élevées et de la perspective de plusieurs hausses de taux. L’indice Nasdaq 100 cède désormais plus de 13 % depuis le premier janvier. À l’approche de la décision de la Fed sur les taux le 16 mars prochain, la consolidation en cours pourrait se poursuivre en direction des 13 390 points, niveau qui permettrait de revenir à l’achat à moindre risque.  LP, 18/02/2022

Nikkei

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

L’indice Japonais ne montre pas de réel signe de faiblesse et oscille depuis un an au sein du range 26 645/30 500 points. En données hebdomadaires, la récente réaction positive sur la borne basse de cette zone de fluctuation semble de bon augure pour l’amorce d’une reprise technique en direction des 28 800 points. Seul l’enfoncement des 26 640 points pourrait engendrer des dégagements plus marqués en direction des 25 500 points.  LP, 18/02/2022