LE BRENT

Le casse-tête de l’appréciation de la demande en pétrole

L’été est calme sur les marchés pétroliers, qui illustrent certainement le mieux l’incertitude des opérateurs, partagés entre les espoirs d’une reprise économique et les craintes d’une seconde vague de Covid-19 ici et là dans le monde. Autrement dit, les prix pétroliers grimpent lorsque les agrégats macroéconomiques s’améliorent, puis reculent lorsque les indicateurs avancés de la demande de brut se détériorent. Par conséquent, si les prix évoluent favorablement depuis le début du mois de mai, la volatilité s’est nettement réduite, à l’image de la faible amplitude des dernières bougies hebdomadaires. Il convient ainsi de prendre de la hauteur et de s’attarder sur les attentes en matière de consommation et de production pour les prochains mois. Après s’être montrée particulièrement optimiste dernièrement, l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) a révisé ses prévisions de demande à la baisse en tablant sur une diminution de 8,1 millions de barils par jour (mbj) cette année, puis une augmentation de 5,2 mbj en 2021. Une prévision qui reste néanmoins plus favorable que celle de l’OPEP, qui s’attend à une destruction de la demande équivalente à 9,1 mbj en 2020. Tous les yeux sont donc tournés vers la prochaine réunion ministérielle du cartel élargi, communément appelé OPEP+. Cette dernière, qui se déroulera en visioconférence, crise sanitaire oblige, devra permettre de décider si les membres de l’organisation maintiennent leur calendrier d’allègement des coupes de production alors que l’Europe semble faire face à une résurgence du nombre de contaminations, synonyme d’une demande de pétrole encore très fragile. Il ne fait aucun doute que les marchés espèrent une prolongation des actions de l’OPEP+.Graphiquement, en données hebdomadaires, les cours du Brent progressent lentement mais sûrement, permettant de combler le gap ouvert le 9 mars dernier. Le débordement de ce niveau, grossièrement situé à 46 USD, permettrait de rallier les prochains niveaux majeurs à 49 USD (moyenne mobile à 50 semaines) puis le seuil psychologique des 50 USD le baril. En revanche, tant que les cours restent “coiffés” par cette zone technique, nous privilégierons le scénario d’une consolidation, légitime sur le plan technique et fondamental.

Jordan Dufee
© 2020 zonebourse.com, 24 août 2020

Cours
au 19 août 2020

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Source : Zonebourse

LES DONNÉES RELATIVES AUX PERFORMANCES PASSÉES ONT TRAIT À DES PÉRIODES PASSÉES ET NE SONT PAS UN INDICATEUR FIABLE DES RÉSULTATS FUTURS. CECI EST VALABLE ÉGALEMENT POUR CE QUI EST DES DONNÉES HISTORIQUES DE MARCHÉ.