Le groupe BPCE, alliance des réseaux Banque Populaire et Caisse d’Épargne, numéro deux de la banque de détail en France derrière le Crédit Agricole, a engagé le 9 février une procédure de retrait obligatoire sur la totalité des titres qu’elle ne détenait pas de sa filiale Natixis.

La maison-mère a donc proposé 4 euros par actions, au-dessus de la dernière cotation de 3,7 euros sur les 29,3 % du capital qu’elle ne détenait pas. En 2020, le titre avait chuté de 29,5 % et gagne 32,6 % depuis le début d’année 2021.

On peut rappeler que la filiale avait été introduite à 19,55 euros en 2006 et avait séduit près de 2,8 millions de particuliers qui avait souscrit à l’introduction en Bourse. BPCE devient donc le premier groupe bancaire non coté en Europe.

La filiale Natixis réunissait les métiers de gestion d’actifs, de banque de grande clientèle, d’assurance et de paiement du groupe BPCE.

La sortie de cote a pour objectif de transférer la division Assurance et Paiement de Natixis vers la banque de détail BPCE et de créer une unité « Global Financial Services » qui réunit les activités consacrées à la grande clientèle.

Cette simplification du modèle a pour but de faciliter l’interaction entre les supports de BPCE et les métiers Natixis.

La Banque explique que : « Le groupe BPCE constate que la cotation de Natixis ne lui apporte pas les moyens utiles à son développement alors que les marges de manœuvre stratégiques sont davantage situées au sein du groupe BPCE que dans les marchés ».

On rappelle que cette sortie de cote intervient après de nombreux déboires pour Natixis ces derniers temps. Notamment l’affaire des fonds H20 où l’AMF avait décidé de suspendre la cotation des fonds, pour cause d’actifs illiquides, remettant alors en question leurs valorisations.

Les investisseurs avaient aussi mal réagi à un profit warning (avertissement sur les résultats), expliqué par 260 millions d’euros de perte après un « accident » sur des produits de couverture dans des dérivés actions sur les marchés asiatiques.

Par ailleurs, le président du directoire n’a pas exclu une possible introduction en bourse de l’activité de gestion d’actifs.

Valentin Nicaud
Société Générale Produits de Bourse, 15 février 2021