CAC 40

Un vent d’optimisme tend à soutenir les actifs risqués

Malgré la poursuite de la propagation du Covid-19 à travers le globe, les places financières font preuve d’optimisme ces dernières semaines et poursuivent leur mouvement de reprise. Les interventions massives des banques centrales sont de nature à rassurer, tout comme les plans de relance mis en place par les gouvernements.

La perspective d’un redémarrage progressif de l’activité économique soutient la tendance alors que plusieurs pays envisagent de mettre prochainement un terme au confinement.

Les gouvernements et les banques centrales ont multiplié les interventions et les mesures de soutien, en inondant notamment les marchés de liquidités afin de limiter les effets négatifs de la crise du Coronavirus. La plupart des banques centrales ont ainsi abaissé leurs taux directeurs proches de zéro et accru sensiblement leurs programmes de rachats d’actifs (plus de 700 milliards de dollars pour la Federal Reserve, 750 milliards d’euros pour la Banque Centrale Européenne…) tandis que les États ont mis en place de vastes plans de soutien à l’économie, à l’image de Washington (2 000 milliards de dollars). L’accumulation des mesures annoncées a considérablement calmé la nervosité des intervenants.

Les dernières données macroéconomiques sont néanmoins peu reluisantes et confirment l’impact économique marqué de l’épidémie. Ce sont désormais les États-Unis qui constituent la plus grande source d’inquiétude avec le plus important nombre de cas décelés. Les données sur l’emploi se sont nettement dégradées, à l’image des inscriptions hebdomadaires au chômage (6 867 000, 6 615 000 puis 5 245 000 sur les 3 dernières semaines). 701 000 postes ont été détruits le mois dernier et le taux de chômage remonte à 4,4 % (3,5 % précédemment). Les ventes au détail chutent de 8,7 %, la production industrielle de 5,4 % et les indices manufacturiers (Philly Fed, Empire State) s’enfoncent dans le rouge.

En zone euro, les indices PMI (Purchasing Managing Index) sont également décevants tandis que le taux de chômage baisse légèrement à 7,3 %. Un redémarrage de l’activité pourrait néanmoins intervenir prochainement comme cela est observé en Chine, suite à l’arrêt des mesures de confinement. Les indicateurs d’activité ont d’ores et déjà repris une pente ascendante, avec des indices PMI manufacturier et des services à 52 et 52,3 (contre 35,7 et 29,6 le mois dernier), des données de bon augure, même si le PIB s’est momentanément contracté de 6,8 %, avec des ventes au détail en chute libre de 15,8 %.

Les regards devraient rester focalisés sur l’évolution de la courbe des contaminations mais aussi sur les sociétés, à l’aube de la saison des résultats laquelle devrait être entachée par de nombreux avertissements et abaissements de perspectives. Pour le moment, à peine 10 % des sociétés du Standard & Poor’s 500 (S&P500) ont publié. Les analystes anticipent un repli de l’ordre de 7,5 % des bénéfices au 1er trimestre (T1). En Europe, les analystes s’attendent à une chute de 22 % des bénéfices de l’indice Stoxx 600 au T1, la plus importante baisse depuis la crise financière de 2008.

Graphiquement, à son plus haut annuel fin février, le CAC 40 a brusquement amorcé un mouvement de correction, perdant plus de 40 % en quelques semaines. Ce dernier a dans la foulée fortement rebondi, profitant des annonces des banques centrales et des gouvernements.

Parmi ses composantes, certaines valeurs résistent. Hermès International gagne 3,7 % et Sanofi s’effrite de 1 %. À l’opposé, Renault cède 62 % depuis le 1er janvier, Airbus décroche de 59 %, tout comme Unibail. Les bancaires ne sont pas en reste, avec des pertes de 56 % et 50 % pour Société Générale et BNP Paribas (source Euronext).

Techniquement, le CAC 40 est revenu au contact de la zone de résistance charnière des 4 600 points, niveau qui a stoppé les velléités acheteuses. Sur un horizon de temps plus court, il faudra suivre de près la sortie des 4 350/4 600 points pour avoir plus de visibilité sur la tendance à venir. Une sortie par le bas de cette zone constituerait une première indication baissière militant pour de nouveaux dégagements en direction des 4 150/4 000 points.

La prudence s’impose sur les niveaux actuels et les prochaines publications de sociétés donneront le ton.

Laurent Polsinelli
© 2020 zonebourse.com, 22 avril 2020

CAC 40

Source : Les données chiffrées macroéconomiques proviennent de Bloomberg
Indice Stoxx 600 : indice boursier composé des 600 principales capitalisations boursières européennes.

Les données relatives aux performances passées ont trait à des périodes passées et ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. ceci est valable également pour ce qui est des données historiques de marché.

les autres indices

Dow Jones

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Les craintes concernant la propagation du Covid-19 se sont quelque peu dissipées ces dernières semaines, permettant au Dow Jones de rebondir vigoureusement après une brève incursion sous les 19 000 points. L’indice a d’ores et déjà retracé plus de 50 % de son mouvement baissier mais pourrait désormais subir de nouveaux dégagements sous la zone de résistance majeure des 24 800 points. 

Nasdaq 100

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Faisant preuve d’une très nette surperformance par rapport aux autres indices de référence, le Nasdaq 100 vient de repasser dans le vert depuis le 1er  janvier, porté par la récente envolée des Gafam. En données hebdomadaires, la dynamique se neutralise et il faudra désormais suivre la sortie des 8 250/9 000 points pour agir dans un sens comme dans l’autre.

Nikkei

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Après la récente phase de rebond, l’accélération de la pandémie au Japon pourrait peser sur le Nikkei qui vient de revenir au contact des 20 000 points. Cette résistance devrait susciter de nouveaux dégagements et renvoyer l’indice vers les 18 000/
17 820 points, première zone de soutien importante, scénario conforté par les révisions baissières des perspectives des sociétés.