L’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) a récemment annoncé sa décision de réduire la production de pétrole, en réaction à la baisse continue du prix du baril qui a atteint un niveau record ces deux dernières années, alors qu’un autre géant de la production, les États-Unis, appelaient à augmenter la production afin de baisser le prix.

Cette mesure de l’OPEP vise à stabiliser le marché pétrolier mondial et à soutenir les économies des pays membres de l’organisation. Pour cause, depuis deux ans, le marché du pétrole est confronté à une série d’événements qui a pour conséquence de mener à une offre excédentaire et à une demande en baisse. La pandémie de COVID-19 a également joué un rôle majeur dans la contraction de la demande mondiale en énergie, avec des répercussions significatives sur les prix du pétrole. La guerre en Ukraine et le contexte inflationniste mondial que l’on connaît n’ont pas contribué non plus à améliorer la situation.

La surprise ne réside pas seulement dans la nature de l’annonce de la réduction de la production, mais aussi dans les volumes dont il est question. Ce ne sont pas moins d’un million de barils par jour qui vont être retirés de la production. Rappelons qu’en octobre dernier, une décision semblable avait été prise pour réduire la production de 2 millions de barils par jour.

Cette décision aura eu l’effet escompté : le lundi 3 avril, au lendemain de l’annonce, nous avons pu observer une augmentation soudaine des cours du baril. Le Brent a progressé de 5,83 % pour atteindre 84,39 dollars alors que le WTI se hissait à 79,93 dollars après une augmentation de 5,64 % de son cours. Une réaction rapide des marchés alors que la réduction de consommation prendra effet à partir du mois de mai et jusqu’à la fin de l’année.

Ces mouvements auront bénéficié aux géants pétroliers, notamment TotalEnergies qui aura vu le cours de son action augmenter de 4,16 % pour atteindre 56,62 euros.

Néanmoins, les préoccupations grandissent quant à une éventuelle réduction de la demande en pétrole ces prochains mois. Et pour cause, l’inflation et les mauvais indicateurs économiques aux États-Unis ont participé, entre autres, à la stabilisation des cours du pétrole mi-avril. Le Brent se négocie à 85 dollars le baril, bien loin des prédictions de certains analystes qui le propulsaient à 100 dollars.

Ludovic Leprince
Société Générale Produits de Bourse, 19 avril 2023

Source : Bloomberg